Dans le petit monde des médias de sport, la perte de Mathias Brunet et du Snake par BPM, a été le gros dérangement de l’été.
En fait, tout le monde était furieux ou malheureux dans cette histoire. Surtout, le futur propriétaire de BPM, Sylvain Chamberland, un admirateur de Mathias et de Simon “Le Snake” Boisvert, qu’il considère hyper compétents et dynamiques dans leur livraison.
Photo: louismorissette.ca – Louis Morissette
Robert Ranger n’est pas plus content. Il est le président de RNC Média, vendeur de BPM. Son ex-directeur général, Alexandre Panneton, a trouvé le moyen de perdre Brunet et le Snake. Et d’autres. Ulcérés parce qu’ils n’étaient pas payés un minimum compte tenu des fans qui suivaient Processus, leur podcast à énorme succès, les deux stars, ont décidé de s’en aller.
Et Louis Morissette, président du groupe KO, les a accueillis à bras ouverts:
Photo: Thl.ca – Simon “Le Snake” Boisvert
«Disons que le travail n’a pas été très compliqué. Leur podcast est un grand succès, ils amènent un très grand nombre de clients fidèles qu’on pourra rentabiliser et c’est une acquisition enviable , a expliqué Louis Morissette.
Louis Morissette, c’est plus que le beau blond qui pourrait rappeler Brad Pitt. Ou le mari de Véro. C’est un entrepreneur à succès, dont le Groupe KO balaie très large. KOTV, qui produit des séries dramatiques et des émissions. KOMedia, qui œuvre dans le monde de l’édition. KOScène qui produit des spectacles. Et à ces entreprises et d’autres oubliées, s’ajoutera KO Studio.
Photo: Noovo Moi – Véronique Cloutier et Louis Morissette
KO Studio deviendra vite le plus important producteur de podcasts au Québec. En plus de Mathias Brunet et du Snake, le groupe offrira dès septembre et octobre une dizaine de podcasts spécialisés dans le sport. Et pour Noël, on prévoit lancer dix autres podcasts probablement axés sur l’humour.
«L’idée m’est venue il y a deux ans. Je voyais bien que l’univers traditionnel de la télévision était une industrie…disons sous forte pression. Comme je n’avais pas le goût de commencer à brailler et à me lamenter, j’ai réfléchi pour voir comment on pouvait tirer son épingle du jeu dans ce bouleversement. J’ai d’abord vérifié si ça pouvait être possible de faire un podcast par semaine. J’ai tenté le coup avec “Entre la poire et le fromage” animé avec Jean-Philippe Wauthier», raconte Louis Morissette.
Photo: Hockey30 – Mathias Brunet
L’expérience a été concluante. Mais Morissette ne voulait pas d’un podcast noyé dans la prolifération d’une avalanche de vedettes d’un soir :
«J’ai toujours procédé en apprenant sur le terrain les métiers que je pratique. Scénariste, humoriste et acteur. J’ai fait tous ces jobs avec les artisans. Quand je me retrouve avec les gens du métier, je sais de quoi on parle. C’est pour cette raison que je voulais commencer par mon podcast. Pour comprendre la mécanique et la commercialisation possible», dit-il.
Photo: Tourisme Laval – Louis Morissette et Jean-Philippe Wauthier
«J’ai fait construire des studios bien équipés et j’ai réussi à convaincre Jonathan Simon, une grosse tête chez Bell avec de grands titres, de venir prendre la direction. Nos podcasts pourront être vus en streaming, mais c’est l’audio qui devrait être le mieux servi. L’idée n’est pas de devenir un compétiteur pour les radios en place. C’est de devenir un fournisseur de contenus intéressants pour leurs auditeurs. Je n’aurai pas à payer les pieds carrés en location, les gros équipements, les charges sociales. Je vais pouvoir livrer un bon produit à bon prix et en plus, ils feront leurs propres profits avec leur pub», explique le président.
«En fait, on va offrir une gerbe de podcasts. Par exemple, pour le golf. Un sport qui se démocratise. Les artisans, au lieu d’offrir pour des pinottes aux annonceurs, leur produit fini, pourront profiter de la force d’un groupe solide. Quand tu vas apporter 50,000 auditeurs, les firmes seront contentes d’annoncer. On va être organisés», de dire Morissette.
Photo: Revue Gestion HEC Montréal – Louis Morissette
Et évidemment, n’importe qui pourra choisir d’écouter son podcast favori directement à partir d’une application.
À moyen terme, rien n’empêche de prévoir 35 podcasts sous l’emblème KOStudio. Avec une intégration verticale. Il y aura du sport, de l’humour et beaucoup plus. Déjà, Alexandre Drolet, la jeune journaliste qui a quitté Radio-Canada pour le monde du podcast, sera un fer de lance de l’information :
«Mes enfants ont 22, 20 et 15 ans. Personne d’entre eux n’a jamais regardé le Téléjournal. Mais, les gars et les filles vont aimer s’informer avec Alexandre qui va savoir leur résumé et leur présenter l’information importante», dit-il.
Comme il ne voulait pas faire de jaloux chez les autres entreprises du Groupe KO, toutes les autres divisions sont actionnaires de KOStudio:
«Comme ça, personne ne va se plaindre que je privilégie le nouveau bébé en négligeant les autres», dit-il en souriant.
Photo: Guide annuel – Qui fait Quoi – Louis Morissette
Dernière question: y aura-t-il un podcast de boxe? On pourrait relancer les Columnists, le premier podcast à succès dans l’histoire du Québec…
«Pour l’instant, on n’a pas encore de podcast de boxe», a répondu le beau Louis.
Le téléphone va sonner à 7h.
Photo: Réjean Tremblay / FB – De gauche à droite: Les Columnists, Jonathan Guay, Julie Bertrand (productrice), Jérémy Filosa, Frédéric Daigle et Tony Marinaro…