Il y avait trois générations de Glorieux au Centre Bell pour le match inaugural contre le Kraken de Seattle.
La plus belle de toutes, à cause de ces Coupe Stanley remportées avec un panache inégalé, était installée dans le banc près de la patinoire.
Serge Savard, Yvon Lambert, Mario Tremblay, Yvan Cournoyer et plusieurs autres gagnants de ces années passées avec Ken Dryden applaudissaient avec émotion.
Avoir été de grands champions, avoir patiné sans jamais se fatiguer en apparence, avoir voyagé à travers l’Amérique pour aller affronter et vaincre des adversaires, avoir été si jeunes et cinquante ans plus tard, dire adieu à un de leurs camarades de combat, doit être incroyablement émouvant.

Photo: Canadien de Montréal – Les Glorieux
Guy Lafleur aura un compagnon là-haut.
Dans le salon des Anciens, la génération qui a suivi et qui a gagné deux Coupe Stanley dans les années 80 et 90, regardait elle-aussi la cérémonie. Comme ils sont dans la cinquantaine, certains de ces Anciens, je pense à Patrick Roy entre autres, ne pouvaient être présents pour cet hommage à un très Grand du Canadien.
Mais ils ont amplement mérité le droit de partager cette fierté dont parlait le grand Ken quand il se penchait sur ses années à Montréal.
Jusqu’à ses dernières années, il n’a jamais oublié son apparition à Appelez-moi Lise et à sa participation au concours du plus bel homme du Canada. Il n’a jamais oublié le français qu’il avait laborieusement appris pour mieux comprendre les partisans et les Québécois.

Photo: Canadien de Montréal – Hommage à Ken Dryden
La nouvelle génération, elle, attendait impatiemment que le match commence. Tempus fugit et c’est à leur tour d’être jeunes. Très jeunes même puisque le cœur de cette équipe est le plus jeune de la Ligue nationale.
J’aurais aimé que Bob Gainey commence son laïus en français. Bob est un de ces champions qui ont appris la langue de la majorité au Québec. Mais les extraits vidéos de Dryden, étranglé par l’émotion et s’adressant en français aux gens d’ici, étaient parfaits.
Ce qui compte, c’est la transmission. Le message aux jeunes joueurs. Si vous donnez, si vous vous donnez, vous gagnerez et vous n’oublierez jamais.

Photo: A Winning Habit – Bob Gainey
Savez-vous comment c’est précieux de ne pas oublier? Et de ne pas être oublié? Combien de ces milliers de partisans qui applaudissaient à tout rompre Ken Dryden l’avaient vu jouer?
Mais ils savaient. Parce que l’histoire du Canadien est racontée à travers ces cérémonies qui figurent toujours parmi les plus touchantes et les plus réussies de la Ligue nationale.
Cette histoire est racontée par des pères, parfois des mères, qui regardent des matchs avec leurs enfants et qui leur expliquent pourquoi on présente Untel ou un Untel à l’écran: «Parce que ce monsieur a été un capitaine et qu’il a marqué 400 buts. Il était tellement rapide qu’on l’appelait le Roadrunner. C’est quoi un Roadrunner? C’était un dessin animé… c’est quoi un dessin animé? Ben là…»

Photo: NBC News – Ken Dryden
C’est comme ça que les légendes se forgent. D’une génération à l’autre en trouvant les mots pour le dire.
APPRENDRE À SE FERMER LA TRAPPE
Le Canadien a gagné. En prolongation et ça va arriver souvent cette saison à cause de la vitesse des jeunes Glorieux.
Mais Sylvain Le Plan, grand observateur sous les cieux, a noté un point à améliorer.
Ça fait quelques années déjà que les CHouCHous se plaignent constamment quand ils écopent d’une pénalité.
L’équipe y gagnerait à se discipliner sous cet aspect. Faire suer un arbitre n’est jamais rentable à long terme.

Photo: IG – Le Canadien célèbre leur victoire
Demandez à Michel Bergeron.
MARY SPENCER: MIKAELA MAYER EST UN GRAND DANGER
La soirée du 30 octobre au Casino de Montréal est une soirée grande classe. Digne du Centre Vidéotron.
Mais le combat qui me fait peur est celui de Mary Spencer.
J’espère que son camp d’entrainement se passe bien. Mary Spencer a pris d’assaut la boxe professionnelle à son entrée chez les pros. Les mises hors de combat se sont succédé à un rythme d’enfer.
Mais quand les combats se sont étirés, on a vite réalisé que le cardio de Mary ne suivait pas sa force de frappe.

Photo: Vincent Ethier – Mary Spencer
Mary Spencer a maintenant 40 ans. Et le 30 octobre, en championnat du monde, elle affronte une vraie coriace. Mikaela Mayer n’a que deux défaites à sa fiche. Une contre la championne Natasha Jones subie à Londres et l’autre, décision partagée, contre Alycia Baumgardner, la championne qui va affronter Leïla Beaudoin à Miami en novembre.
Autrement dit, boxe féminine ou pas, ça va être de vraies guerres.