Photo : Vincent Ethier – Mehmet Unal (9-0, 7 K.-O.), tout sourire, en arborant fièrement les couleurs de sa terre d’accueil qu’est le Québec.
Cela ne date pas d’hier que des boxeurs amateurs d’élites choisissent le Québec pour se lancer professionnellement en affaire. Certains viennent uniquement pour boxe – et c’est bien correct aussi – d’autres, pour également y construire leur vie autour du sport. Le dernier de cette lignée : Mehmet Unal.
«De là où je viens, en Turquie, tu ne seras jamais Turc si tu n’es pas né là-bas. J’ai aussi habité quatre ans Allemagne, mais encore là, je n’ai toujours été qu’un visiteur. Ici, c’est différent, les Québécois m’ont accueillie à bras ouverts et je me suis tout de suite sentie chez moi», raconte la fierté d’Anada, Turquis, représentant tout aussi fièrement le Québec, de Montréal à Trois-Rivières, depuis maintenant plus d’un an.
Grâce à une solide carrière amateur couronnée par une participation aux Jeux olympiques de Rio en 2016, Mehmet Unal signa avec Eye of the Tiger en juillet 2021. Après avoir disputé ses quatre premiers combats au Mexique, dans le cadre de la pandémique série Commando, il put enfin venir s’installer à Montréal en mars 2023.
Deux grandes histoires virent rapidement le jour.
À l’eau de rose
La première est qu’avant même de disputer un premier combat dans «La Belle Province», le ‘Dernier Ottaman’ (au cœur tendre) trouva d’abord l’amour. Celui du hockey et le «vrai», Marie-Claude Poulin.
«J’allais souvent aux matchs des Lions de Trois-Rivières avec [François Pratte] et elle y chantait souvent l’hymne national. Il nous a présenté et ç’a commencé comme ça», raconte celui qui est également fan des Cataractes des Shawinigan, là où sa copine, directrice promotions et marketing à Énergie et Rouge FM, chante également.
Depuis, le couple a célébré sa première année ensemble en avril. L’espoir mi-lourd partage ainsi son temps entre la Maurice et la métropole, où – pour un peu plus d’intimité, il s’est pris un appartement seul après quelques mois de cohabitation avec Jhon Orobio. C’est une bien belle histoire et on vous renvoie au texte «Histoire d’amour et de boxe», de Matthew Vachon du Nouvelliste pour la découvrir un peu plus.
De retour en boxe
Le 25 mai prochain, les deux mondes de Mehmet Unal se croiseront alors qu’il effectuera un premier combat dans sa terre natale mauricienne, au Centre Gervais Auto de Shawinigan. Devant son gros fan-club, il aura droit à un gros défi, soit Rodolfo Gomez Jr (14-7-3, 10 K.-O.), et ce, dans son premier combat de 10 rounds en carrière.
Ne jugez pas trop le Texan sur sa fiche, à son dernier combat, il avait passé à un round près de surprendre l’aspirant mondial Ahmed Elbiali (23-1, 18 K.-O.). N’ayant jamais été arrêté, il a notamment fait la limite avec Diego Pacheco et Lester Martinez, en plus de vaincre l’ancienne gloire Ricardo Mayorga. D’ailleurs, on avait même tenté de l’opposé à Imam Khataev en janvier dernier avant qu’une blessure n’en décide autrement.
«Il toujours très compétitif… C’est de loin le meilleur test que Mehmet a eu à faire face!», souligne Marc Ramsay, l’entraîneur du principal intéressé.
Ce combat sera d’ailleurs le 6e du boxeur de 31 ans en moins 9 mois. Cet impressionnant niveau d’activité aura été acquis à Gatineau, Montréal, Québec et bientôt Shawinigan, alors pas surprenant qu’Unal commence à se débrouiller fort bien en français.
Le Dodge Ramsay
En raison de son âge et de sa maturité physique déjà atteinte, on opte pour la voie rapide avec l’Olympien. Sur le ring, il l’emprunte cette voie avec un style qui lui est propre.
«Quand on le regarde boxer, on se dit que ce n’est pas une Lamborghini, mais bien un Dodge Ram», disait le descripteur de Punching Grace, Nicolas Martineau.
Lorsqu’on l’a questionné sur cette comparaison, Mehmet Unal l’a trouvé bien drôle, mais également pas fausse du tout.
«La boxe professionnelle et amateur, c’est deux mondes différents. Chez les amateurs, la vitesse est plus importante, mais chez les pros’, c’est plus la puissance et le conditionnement pour pouvoir l’utiliser. Moi, j’ai ces deux éléments et je pense qu’ils pourront m’amener loin», affirme le pugiliste, s’accordant ainsi avec ses patrons.
«On dit que son style est fait pour les professionnels, mais quand on pense qu’il s’est rendu jusqu’aux Olympiques chez les amateurs, on se dit que son potentiel est sans limites», nous avait dit Antonin Décarie, en janvier dernier, quelques jours avant que le «Dodge Ram» ne roule sur le champion d’Italie Dragan Lepei en moins d’un round.
Ça promet pour le 25 mai.
En espérant que personne n’ait jamais comparé ‘Cobrita’ Gomez à un dos d’âne.