Photo: Mikey Williams/Top Rank – Bien qu’il ait d’autres combats dans sa mire, Teofimo Lopez jure qu’il s’entraîne aussi fort pour Steve Claggett que s’il se préparait à affronter Terence Crawford.
Teofimo Lopez (20-1, 13 K.-O.) est copieusement favori pour remporter son duel face à Steve Claggett (38-7-2, 26 K.-O.), prévu le 29 juin prochain, au James L. Knight Center de Miami Beach. Mais à l’inverse des preneurs aux livres, le champion WBO et linéaire des poids super-légers refuse de sous-estimer son adversaire canadien.
Pour lui, c’est le plus vieux cliché en boxe.
«Dans le script, je suis sensé mal paraître, non? Steve Claggett arrive comme un genre de Rocky Balboa. Il a tout à gagner et j’ai tout à perdre…», raconte Lopez, tout sourire lorsqu’on a demandé quelle version d’Apollo Creed il allait offrir.
«Celui en sparring dans Rocky III!»
Anecdote: une entrevue virtuelle de 15 minutes – largement axée sur la boxe – ne laisse pas beaucoup de temps pour apprendre à connaître quelqu’un. Une chose que j’ai apprise sur Lopez est qu’il connaît son cinéma aussi bien que sa boxe. Outre son pseudonyme Zoom, ‘THE TAKEOVER’, sa caméra nous offrait une vue sur un large cadre du film culte Les Affranchis, l’histoire de gangsters américains tournée par Martin Scorsese en 1990…
Connaissance de cause
Pour en revenir aux 14 autres minutes de boxe. Bien sûr, même si c’était le cas, Lopez n’allait jamais avouer sous-estimer Claggett. On l’a donc relancé autrement. Comment quelqu’un qui a déjà vaincu la ‘Matrice’ Lomachenko ou la ‘Tornade’ Taylor, peut-il s’entraîner avec la même hargne pour un ‘Dragon’ Claggett, qui – aussi bon soit-il – a bien moins de renom?
«Le prochain combat vaut toujours plus que le dernier. Tu vois, c’est ma dernière entrevue aujourd’hui et je retourne m’entraîner après. Je ferai ça encore et encore, même si j’étais sur mon lit de mort, parce que Teofimo n’est pas remonté au sommet juste pour en retomber», affirme-t-il avec passion.
Cette chute, c’était une défaite surprise face à George Kambosos Jr, il y a trois ans.
«J’ai appris que pour rester au sommet, tu dois t’entraîner comme si tu n’y avais jamais été», vient-il ajouter.
Travail père-fils
En fin de camp d’entraînement, l’ex-champion unifié des poids légers dit «flotter» dans le gymnase, prêt à offrir la «meilleure version» de lui-même face à Steve Claggett.
À ses côtés, dans son coin comme dans la vie, son père et entraîneur, Teofimo Sr, le supervise tout en gardant un œil sur son adversaire.
«Il le regarde non-stop. On sait tout ce qu’il va faire. On sait que quand il veut changer d’angle, il tourne gaucher et double son jab. Chaque petit détail, on les voit», lance-t-il, non pas sans souligner que son père avait été nommé entraîneur de l’année en 2020.
Mais même s’il «voit tout», la vue n’offre pas un combat facile pour autant.
«Les gens regardent la fiche de Steve Claggett, mais nous, on voit son style, ce qu’il amène dans le ring. C’est un gars tough, qui n’a peur de rien. Il arrive sûrement en confiance parce que toute son équipe doit lui dire que je le sous-estime… Mais l’inverse est aussi vrai! Il n’a jamais affronté personne comme Teofimo.»
Remerciement et avertissement
Servant les fleurs et le pot, en créditant Claggett, Teofimo Lopez se veut tout aussi vocal quant au sort qu’il réserve à son prochain adversaire. Il espère simplement qu’il ne va pas courir comme le dernier.
«Apparemment, c’est le genre de gars qui pourrait faire des triathlons tellement il a un bon cardio. Mais bonne chance à lui s’il pense que je vais me fatiguer. Teofimo ne se fatigue pas. Jamais. Je me suis déjà battu avec des poumons percés et j’ai quand même fait 12 rounds. On a déjà vu tout ça, des gars qui espèrent que la tempête va passer après 6 rounds, mais quand je ne me fatiguerai pas, qu’est-ce que tu vas faire, Steve Claggett?»
C’est comme si le «mode vilain» venait d’être enclenché.
«Je te remercie d’avoir signé le contrat, personne d’autre n’a voulu, alors ça démontre à quel point tu es ‘tough’ et à quel point tu veux être le meilleur. Mais maintenant, tout ce que tu as à faire, c’est te présenter et regarder la parade passer.»
Mais encore…
«Le 29 juin, vous verrez la grandeur de Teofimo Lopez. Tu as le droit de rêver, Steve Claggett, mais jamais tu n’auras ce qui m’appartient. Jamais je ne te laisserais me prendre! Une fois dans le ring, tu vas ressentir la peur, tu vas ressentir la pluie, l’orage et la foudre. Tu vas tout ressentir!»
Et plus amicalement, il conclut.
«Ça reste les meilleurs contre les meilleurs et ce sera donc un superbe combat. À tout le monde qui le regardera du Canada: je vous aime!»
Car le ‘Takeover’ n’a pas de frontières. L’Américain aux origines honduriennes a des victoires en provenance des États-Unis, du Mexique, Guatemala, Brésil, Kosovo, Japon, Ghana, Ukraine, Espagne et Royaume-Uni. Mais le 29 juin 2024, sous le soleil de Miami, il voudra conquérir le Nord pour la 1re fois face au Dragon canadien, Steve Claggett.