Photo : Matchroom Boxing – Le 13 janvier prochain, Rohan « No Mercy » Murdock compte faire honneur à son surnom face à Christian Mbilli.
Avant n’importe quel combat, autant relevé soit-il, les boxeurs sont classés dans deux catégories : favori et négligé. En demi-finale du gala présenté le 13 janvier prochain au Centre Vidéotron, Christian Mbilli entrera dans l’arène en tant que favori, mais son opposant, Rohan Murdock, croit que les rôles vont s’inverser bien vite une fois la première cloche entendue.
« J’arrive, et j’arrive pour gagner. Personne ne me donne de chance, mais ils ont choisi le mauvais gars, parce que je vais surprendre le monde entier le 13 janvier », affirme-t-il avec aplomb lorsqu’on lui demande quel message il aimerait transmettre à Christian Mbilli.
S’il est aussi nettement avantagé, c’est que le protégé d’EOTTM siège actuellement au sommet de plusieurs classements. C’est donc dire qu’en dehors d’un possible combat de championnat contre Canelo Alvarez, David Benavidez ou peut-être même David Morrell, « Solide » partira toujours favori. Cela ne veut toutefois pas dire que Murdock, 9e aspirant à la couronne IBF, n’est pas moins dangereux pour autant.
« Ce genre d’opportunité va m’ouvrir les portes du combat de championnat du monde. J’en rêve depuis que j’ai 10 ans, alors croyez-moi, je ne manquerais pas ma chance », assure le produit de Down Under.
Un passage obligé
Il n’y pas si longtemps, Rohan Murdock (27-2, 19 K.-O.) se trouvait dans la position exacte de son prochain adversaire. Après s’être incliné par décision majoritaire à son 3e combat, en 2011, il récolta 22 victoires consécutives. Durant cette lancée, ça ne cognait pas fort à sa porte pour l’affronter. On l’associa à des combats face à certains des plus gros noms de la division, d’Andre Ward à Erik Bazinyan, sans jamais que cela ne se matérialise. Finalement, l’appel est arrivé en mars 2020 pour un combat éliminatoire WBO face au Britannique Zach Parker, alors invaincu en 18 sorties.
« C’était un combat serré, mais il m’a eu à la fin », décrit celui qui s’est incliné au 11e round à Manchester, Angleterre, disant avoir appris de ses erreurs à l’aube de son retour en terres ennemies.
« Tu sors de ta zone de confort : le vol, le décalage horaire, le sommeil. Contre Parker, au moment de mon combat il était passé 3h du matin chez moi. Cette fois-ci, on fait les choses vraiment différemment, parce qu’on sait ce que ça prend pour réussir », ajoute l’Australien qui a depuis remporté ses trois derniers combats.
« En eaux profondes »
Au-delà du décalage horaire de 16h qui sépare Québec à Sydney, le vrai défi sera sur le ring, mais Rohan Murdock croit que sa polyvalence lui donne plusieurs avenues pour remporter le combat.
« Je suis très bon techniquement, mais je suis aussi un boxeur qui aime avancer, alors je peux faire les deux. Je peux boxer, je peux cogner et s’il veut aller dans les eaux profondes, on peut aller en eaux profondes », se représente l’athlète de 31 ans.
C’est donc dire qu’avec un australien qui aime boxer en « eaux profondes » et un canado-franco-camerounais qui est prêt à « danser jusqu’aux enfers », la seule issue qui serait surprenante serait que les spectateurs aient droit à un mauvais combat.
« Une leçon de boxe »
Au final, l’objectif de la fierté du Queensland ne s’arrête toutefois pas à offrir un bon combat, ni même à l’emporter, mais plutôt de triompher haut la main.
« Christian est un bon boxeur, je ne veux rien lui enlever, c’est un gars extrêmement doué offensivement, mais je crois qu’il a certaines lacunes défensives que je pourrai exploiter », analyse-t-il, sans évidemment trop dévoiler le plan de match.
« Après ça, à quoi s’attendre? Pour n’importe quel boxeur, le scénario idéal est de l’emporter par K.-O. au 1er round, alors on verra, mais ce que je peux dire c’est que peu importe combien de temps ça va durer, ça va être une leçon de boxe », achève-t-il, confiant, prêt et motivé à ébranler le monde du sport le 13 janvier prochain.