Steven Butler avait hâte d’affronter son partenaire de promotion Erik Bazinyan dans un combat chez les super-moyens jeudi.
Cependant, pour la troisième fois cette année, le combat frappé de malchance est tombé à l’eau et, à la place, Butler affrontera Stephane Fondjo — qui a accepté le duel avec un préavis de 17 jours — au Casino de Montréal, à Montréal.
Butler n’est pas perturbé par l’arrivée d’un nouvel adversaire.
« Je pense qu’ils ont tous les deux des styles similaires. Ils allaient beaucoup bouger, ce sont de bons boxeurs, donc au final, le plan de match reste le même », a expliqué Butler.
« On va couper le ring, le briser round après round, puis le finir. »
Ce sera le sixième combat de l’union Butler–John Scully. Scully, un entraîneur américain très respecté, a guidé Chad Dawson vers le titre WBC des mi-lourds et fait partie de l’équipe de l’ancien champion incontesté des mi-lourds Artur Beterbiev depuis plusieurs années.
Depuis qu’ils travaillent ensemble, Butler a remporté quatre de ses cinq combats. En deux ans, Scully estime que son influence lors des innombrables heures passées en camp d’entraînement à Hartford, au Connecticut, a aidé Butler à progresser.

Photo: Noé Cloutier – Artur Beterbiev et John Scully
« C’est un bien meilleur boxeur, un bien meilleur penseur », a déclaré l’entraîneur. « Je me fie beaucoup à la personnalité, et dès le premier jour j’ai vu que sa mentalité était : tuer, tuer, tuer. Être agressif, lancer des coups, faire mal. Je lui ai dit : “Tu vas faire mal de toute façon. Mais tu dois préparer tes actions.” C’est la seule vraie grande différence.
« Son dernier combat en est un parfait exemple : c’est exactement ce qu’on essaie d’accomplir et ce qu’il est capable de faire. Son dernier combat illustre vraiment qui il est maintenant. »
À 30 ans, Butler participera à son deuxième combat à ce nouveau poids, après un catch-weight plus tôt cette année.
« Maintenant, je ne perds plus la tête, je souris encore », dit-il. « Je peux faire 160, mais je vais perdre mes muscles, mon énergie, et après deux ou trois rounds, c’est fini. Maintenant, je peux faire 12 rounds. C’est la meilleure chose qu’on ait faite pour ma carrière.
« Tous les combats que j’ai perdus à 160 — Patrice Volny, Brandon Cook — je ne veux pas parler de Janibek [Alimkhanuly] ou [Ryota] Murata, je respecte les deux — mais je ne perdrais pas contre Volny ou Cook à 168. »
Scully a vu pendant l’essai de Butler chez les super-moyens que c’était la bonne décision et ne voulait pas qu’il se vide inutilement pour descendre à 160.
« Mentalement, il va mieux. Rien qu’en lui parlant, il m’a dit : “C’est la première fois que je ne deviens pas fou. Je ne suis pas en colère.” Je le sais, je l’ai vécu : quand tu galères pour faire le poids, c’est un moment horrible. On voit qu’il est devenu une personne bien différente, et c’est pour le mieux. »

Photo: Vincent Ethier – Jesus Macias et Steven Butler
Scully espère que tout leur travail en camp d’entraînement portera ses fruits le soir du combat.
« J’aimerais le voir briser ce gars avec une progression évidente : au premier round on est corrects, au troisième on est meilleurs, au cinquième le gars commence vraiment à s’éteindre, et au neuvième on l’arrache de là. Orchestrer ça et l’exécuter. »
Et si Butler continue sur sa lancée avec une victoire contre Fondjo, il sait déjà dans quelle direction il aimerait aller.
« Aller vers l’IBF parce qu’ils doivent peser le même jour, donc ils ne peuvent pas reprendre 30 livres », a-t-il expliqué. « Je suis un petit 168 avec un bon punch. Demain je serai à 178/180. Je pense que ce serait une bonne étape pour décrocher un combat de championnat.
« On arrive pour ce gars. Je sais qu’il va arriver affamé parce que c’est l’opportunité d’une vie. Il a eu un bon camp parce qu’il devait combattre le 8 novembre, et il a pris ce combat. Au final, on verra son erreur de ne pas avoir pris son combat du 8 novembre. »
Photo: Bernard Brault – Steven Butler et Stephane Fondjo