Lane Hutson joue. Noah Dobson joue. Mike Matheson joue. Nick Suzuki joue. Juraj Slafkovský joue, Cole Caufield joue. Ivan Demidov joue.
Autrement dit, le cœur de l’équipe joue. Le seul qui tire de la patte dans ce groupe est le capitaine Nick Suzuki. Mais il n’est pas le seul à avoir joué avec une blessure suffisamment sérieuse pour ralentir un très bon joueur.
Ça ne veut pas dire que l’absence de Kaiden Guhle, d’Alex Newhook et de Kirby Dach ne pèsent pas dans la joyeuse collection de défaites de vos Z’Amours depuis quelques jours. Mais ce n’est pas suffisant pour démolir cette équipe que tous disaient hyper talentueuse et rapide il y a dix jours à peine.

Photo: Canadiens de Montréal / IG – Kirby Dach
Le porte-parole demeure optimiste. Il avait d’ailleurs souligné avant le début de la saison qu’une jeune équipe comme la Flanelle allait traverser des périodes de léthargie qui inquièteraient grandement les partisans. Mais selon lui, c’était normal et ça faisait partie du processus. Il reste sur ses positions.
Hier, Sylvain Le Plan, pas le plus facile à emballer on a conviendra, partageait un point de vue similaire. Il demeure convaincu que le Canadien va ramasser ses 98 points et donc participer aux séries:
«Allez-vous pleurer à cause de Kirby Dach? Alex Newhook jouait bien, c’est vrai. Mais le cœur du Top-7 n’est pas touché. Des équipes qui perdent deux joueurs, on en connaît d’autres. L’absence qui pourrait faire mal c’est celle de Kaiden Ghule. Mais curieusement, personne n’en parlait quand le club gagnait même si Ghule était déjà blessé. Ça ne semblait pas un facteur. Pourquoi ce le serait aujourd’hui?», de dire Le Plan.
Si les éléments importants sont là, alors pourquoi cette débandade?
C’est quand même pas toujours et juste la faute de Samuel Montembeault?

Photo: Canadiens de Montréal / IG – Samuel Montembeault
LES STATS À L’HÉLIUM SE DÉGONFLENT…
C’est une chronique de Dany Dubé à TVA Sports qui a attiré mon attention. Vous le savez, le sport est balisé de statistiques.
Et dans cette chronique du début de la semaine dernière, Dany Dubé était très clair: les statistiques du Canadien étaient trop bonnes; sur une longue période, les courbes vont se normaliser et le CH va devoir traverser des jours difficiles. En fait, je en rends pas justice à Dubé avec cette phrase puisque ce sont les jours difficiles qui normalisent de trop bonnes statistiques.
Le baseball est LE sport des stats. Frappeur, lanceur, erreurs, deux buts, trois buts, prises, balles, ce n’est pas pour rien que Bill James et son Baseball Abstracts et Moneyball ont changé la philosophie même du jeu.

Photo: TVA Sports – Dany Dubé
Les statistiques du hockey grâce aux ordis et aux maniaques, sont de plus en plus nombreuses et justes. Et pour avoir eu à étudier la science des statistiques à l’université, je sais au moins que plus les données sont nombreuses et plus les statistiques tendent vers leur niveau prévisible.
Prenez un trente sous. Pile ou face. C’est 50 p,cent de chances d’un bord ou l’autre. Tirez la pièce et supposez que les 15 premières tentatives vous donnent 15 côtés pile et zéro face, à votre prochaine fois vous aurez toujours 50 p. cent, pas plus pas moins.
Là où les stats font la loi, c’est que si vous jetez la pièce mille fois, vous allez tendre vers 500-500. Peut-être 490-510. Si vous la jetez 10,000 fois, vous allez vous retrouver à 5,000-5000 à une ou deux exceptions près.
Or, les statistiques analysées par Dany Dubé indiquaient que plus les matchs allaient s’ajouter les uns aux autres et plus les statistiques allaient tendre vers des moyennes «normales».

Photo: Canadiens de Montréal / IG – Nick Suzuki et Cole Caufield
Ça ne se pouvait pas. Les joueurs du Canadien marquaient des buts à une moyenne invraisemblable. L’avantage numérique était démentiel. Les statistiques de Demidov ou de Caufield étaient hors des pourcentages prévisibles. La conclusion était limpide. Impossible que ça continue. Il va se passer quelque chose.
Et ça n’a pas continué.
CETTE ATTITUDE DÉTESTABLE
Mais les difficultés font souvent sortir le meilleur des gens. Mais parfois aussi, le moins généreux et le plus baveux.
Les joueurs connaissent leurs lignes. Chantale Machabée fait bien son travail et les joueurs disent les bonnes choses.

Photo: NHL.com – Chantal Machabée
Sauf quand j’entends Jayden Struble raconter que lui et Arber Xhekaj se sont parlé au souper la veille et se sont donné comme mission de changer l’ambiance sur la patinoire. Les deux ont perdu leur combat. Grande stratégie.
Ces gars-là jouent pour un coach qui a gagné des championnats des compteurs et des trophées Hart et ils pensaient vraiment que d’aller manger des claques sur le museau allaient relancer l’équipe? Ou bien ils n’ont jamais parlé à St-Louis de leur trouvaille et c’est une erreur. Ou ils lui en ont glissé un mot et il les a encouragés et c’est une plus grosse erreur.

Photo: Canadiens de Montréal / IG – Jayden Struble
Par ailleurs, si vos p’tits gars se comportent bien après ces défaites accumulées et parfois gênantes, je ne peux pas en dire autant du coach.
Martin St-Louis est baveux et arrogant dans ses réponses avec les journalistes habitués à la couverture de l’équipe. Sont déjà intimidés, y ont déjà peur de poser une question directe et franche et ils font déjà une mise en situation avant de tendre le micro, es-tu obligé Chose de les envoyer chier?
-On a regardé des vidéos…
-Comment ça s’est passé?
-Ben… avec une tévé carrée pis une vidéo…
Des coachs baveux qui se sont essayés, je vais vous en nommer une couple. Scotty Bowman. Il s’est fait royalement ramasser quand il était arrogant avec les médias. Même chose pour Jacques Lemaire. Ou de Pat Burns. Ils ont en commun d’avoir gagné le Coupe Stanley derrière le banc.
Fait que le coach du CH a participé aux séries de peine et de misère une fois en carrière. Le dernier soir de la saison. Et il s’est fait sortir en cinq petits matchs en première série.

Photo: Canadiens de Montréal / IG – Martin St-Louis
En plus, St-Louis a tout à perdre en se comportant de cette manière. C’est un homme intelligent. Il connaît la game des médias. Il devrait connaître également tout ce qu’il peut tirer de positif des médias quand son équipe a besoin d’un message. La pression des fans et des médias est la meilleure arme d’un coach pour obtenir le maximum de ses joueurs.
Pourquoi discréditer leur travail et leur personne? Il détruit un de ses gros actifs…
DANS LE CALEPIN
J’ai écrit cette chronique avant le match de la Coupe Grey à Winnipeg. J’espère que Montréal et le Québec vont avoir de quoi fêter. Enfin!!!

Photo: LCF.ca – Davis Alexander