Photo : Vincent Ethier – Le calendrier chinois indique que 2024 est l’année du Dragon. En boxe, est-ce que cela pourrait aussi être celle de celui qui est surnommé ainsi?
Steve Claggett (38-7-2, 26 K.-O.), alias «Le Dragon» ignore toujours qui sera en face de lui, le 11 avril prochain, alors qu’il assura la demi-finale du gala Bazinyan-Phinn, au Casino de Montréal. Il sait toutefois une chose ; cela pourrait mettre la table à une opportunité majeure.
**Mise à jour du 20 mai 2024 : la prophétie se réalise. Steve Claggett ne s’est finalement jamais battu le 11 avril, il fut retiré de la carte puisque Top Rank lui a offert un combat de championnat mondial IBF des poids super-légers. C’est donc maintenant officiel, il affrontera ‘The Takeover’ Teofimo Lopez (20-1, 13 K.-O.), le 29 juin prochain, au James L. Knight Center de Miami**
«J’ai le sentiment qu’il va se passer quelque chose de gros cette année. Longtemps, j’ai couru seul, mais avec Eye of the Tiger derrière moi, je cours avec le ballon et je m’approche de la ligne des buts», affirme l’athlète de 34 ans, contacté par téléphone chez lui, à Calgary.
C’est dans sa ville natale, précisément au Olympus Boxing Club, qu’il s’entraîne au quotidien, avec ou sans camp d’entraînement.
«Ça fait trois ans que je viens ici. J’ai de la chance, un de mes amis est le propriétaire. Le sport n’est pas encore aussi populaire ici, mais on voit de plus en plus de boxeurs venir», raconte celui qui s’envolera tout de même bientôt vers Montréal pour la phase ultime de sa préparation.
«Il y a vraiment tout ce qu’il me faut pour m’entraîner ici… sauf Mike!»
Dix en dix?
La pièce manquante à la boxe albertaine, c’est Mike Moffa, l’entraîneur de l’Underdog Boxing Gym de Montréal avec qui Steve Claggett (38-7-2, 26 K.-O.) visera une 10e victoire en autant de combats, le 11 avril. Le secret de leur succès?
«J’aime la boxe. Je suis un fighter et je sais que c’est la même chose pour Mike. Pour moi, c’est simple, si on est capable de créer de la magie, c’est que personne n’a la boxe plus à cœur que nous», raconte Claggett.
À ce jour, la magie offerte pas ses neuf victoires consécutives n’a pas qu’amélioré sa fiche. En 2023, il est passé de non-classé, à top 15 de 3 fédérations. À la WBC, tout spécialement, il est aspirant #7 à la ceinture fraîchement acquise par Devin Haney.
À quand la récolte?
Sa victoire de novembre dernier face à l’aspirant mondial Miguel Madueno (30-2, 28 K.-O.) a joué pour beaucoup dans cette ascension. Il ne s’est toutefois pas accordé de repos ensuite, revenant dès janvier face au bagarreur Marcos Barraza (23-4, 11 K.-O.) qui, après 2 rounds, avait perdu toute envie de violence.
Le Dragon aime se battre. Même que de gagner en deux rounds était presque une déception pour lui. Chaque victoire compte, mais chaque round aussi. Ce sont ces rounds qui lui permettent de s’améliorer, de semer et éventuellement, de récolter.
«Un de mes amis m’a dit ça un jour : ‘comme combattant, tu peux t’entraîner toute une vie pour un seul soir’», philosophe l’aspirant mondial, rêvant de ce grand soir, peut-être de 2024, espérant du moins s’en rapprocher un peu plus, le 11 avril prochain.
Sur toutes les lèvres
En tout cas, c’est une question de temps. Dans les rues de la planète boxe, le mot commence à se passer et le nom de Claggett ressort de plus en plus. On l’a entendu en conférence de presse du combat de Josh Taylor et Jack Catterall. Eddie Hearn l’a même mentionné comme un possible adversaire pour Subriel Matias. Ça n’a pas été long avant que BoxingNewsQC relie la nouvelle et que X (feu Twitter) s’enflamme.
La suggestion coup de cœur de Punching Grace revient toutefois au vloggeur Boog Williams qui a appelé à un duel entre Teofimo Lopez et Steve Claggett en Honduras, pays d’origine du ‘Takeover’.
Justement, «Teo» serait aussi le premier choix de Claggett : «C’est juste parce que, niveau style, je crois que ça donnerait le meilleur combat. Moi, honnêtement, mon attention est sur la ceinture et pas le champion, alors j’affronterais n’importe qui qui en a une».
Les grands moments
Une grande victoire? «Celle contre Junior Ulysse était assez sweet sur le coup, mais c’est mon ami maintenant et vraiment, pour moi, la plus grande victoire est toujours la prochaine».
De bons adversaires? En deux temps, Junior Ulysse pour la technique et Petros Ananyan pour la force brute.
Un combat complexe? «Contre Konstantin Ponomarev, on m’a amené comme ‘adversaire’ et même un gars de son équipe me l’a dit avant le combat. C’était un gros show, HBO était là et vers la fin du combat, je savais qu’il savait qu’il avait juste besoin de se rendre aux juges pour gagner…»
Un moment de fierté? «Quand j’ai battu Emanuel Robles, c’était un autre gros combat, le gars était 15-0, on se battait à Vegas et la télévision américaine était là aussi. On ne m’avait pas plus amené pour gagner, mais cette fois-là, je l’ai eu. Le combat était à l’extérieur et quand j’ai entendu mon nom, je me rappelle juste avoir regardé le ciel et m’être dit : ‘j’ai réussi’».