Abril Vidal, surnommée Tina, ne s’attendait probablement pas à recevoir un appel pour se battre en championnat du monde, avec seulement une victoire en 5 ans contre une adversaire qui n’a toujours pas connu la victoire en 9 combats. Mais, elle ne s’en plaindra pas et ne sort pas de nulle part non plus, elle qui, tout comme Vanessa Lepage-Joanisse, en sera à sa deuxième chance en championnat du monde.
D’ailleurs, à sa défense, son inactivité de 2020-2021 s’explique très bien. La pandémie est arrivée, mais également – et surtout – son premier enfant aussi. Bref…
Vidal vient de Centenario, en Argentine, une ville dont l’économie provient de la culture des fruits. Notre Argentine, avec un palmarès de (10-1, 4 KOs), possède 60 rounds d’expérience en boxe professionnelle. Soyons honnêtes, elle méritait un meilleur sort lors de son combat de championnat du monde face à Hanna Gabriels en 2019. Les juges et arbitres venaient tous du Panama pour assurer une certaine justice, mais celle-ci n’a pas triomphé ce soir-là.
Sur le papier, Vanessa Lepage-Joanisse est la grande favorite. Mais la boxe collectionne les surprises. Lors d’un combat de championnat du monde, on peut penser que Vidal et son équipe arriveront dans les meilleures dispositions, ayant pu s’entraîner avec des partenaires de haut niveau, facilement disponibles en Argentine.
Réparer l’injustice
« Je suis prête! J’attends juste que le jour arrive. C’est une nouvelle opportunité que Dieu m’a donnée et je ne vais pas la gâcher. En 2019, je me suis battue contre Hanna Gabriels pour un titre mondial et le combat m’a été volé. Maintenant, je vais tout tenter pour réaliser mon rêve d’être championne du monde », déclare ‘La Tina’ Vidal.
J’adore assister à des combats de championnat du monde. Je me rappelle encore, comme si c’était ce matin, les ballons et confettis qui tombaient du ciel quand Davey Hilton a battu Dingaan Thobela. J’étais assis aux côtés de Abe Pervin quand David Lemieux est venu à bout de Hassan N’Dam, et je suis encore impressionné que mon ami Nicolas Lespérance ait pensé à mettre du champagne au frais pour célébrer la victoire d’Adonis Stevenson. Un championnat du monde, c’est l’histoire sous nos yeux, le début d’un règne. Jeudi, c’est le Casino… plus tard, le centre Slush Puppie et ses 4500 places. Ce sera grandiose, j’ai déjà commencé à apprendre l’anglais pour me présenter à Gatineau.
« Vidal est une droitière avec de la force de frappe, qui a surtout boxé à 154 livres, où elle a connu ses plus grands succès. Elle vient d’une famille de boxeurs (Fabio Vidal, son père et coach, et Javier Vidal, son frère). Sa réputation n’est pas d’être la plus rapide, mais utilise habituellement bien sa portée, a une défense décente et sait boxer en combinaisons. Elle est capable de se bagarrer, mais elle a aussi une bonne adaptabilité pour boxer contre son adversaire. Son style devrait bien correspondre à celui de Vanessa », nous explique Marie-Eve Albert, du podcast 120 secondes.
Ma critique
Le seul petit bémol que j’ai, car je dois chialer, j’en ai fait une carrière avec la boxe. Ce combat aurait dû être une grande finale, c’est un championnat du monde… Imaginez si 2 hommes se battaient pour le titre WBC des lourds, je n’ai pas l’impression qu’il y aurait 2 combats pour conclure la soirée après.
Le message est puissant derrière VLJ : gros accident de voiture, dépression, poids monté à 320 livres. Puis un matin, pas trop fière de ce qu’elle voit dans le miroir, c’est un virage à 180 degrés qui nous mène à ce combat de championnat du monde. Son histoire ferait un excellent film, j’en parle à Denis Villeneuve.
Pour le reste, allez consulter le documentaire sur Vanessa Lepage-Joanisse, lisez les articles sur sa vie qui n’est pas banale, et abonnez-vous à Punching Grace pour ne rien manquer ce jeudi soir.