Photo: Ed Mulholland/Matchroom – Amari Jones (13-0, 12 K.-O.) est mon prospect du mois d’août.
«Salut Laurent, je suis un très grand admirateur de ton travail. Cette semaine, EOTTM a annoncé un gala à Gatineau avec Alexandre Gaumont en grande finale. Qui est le meilleur prospect chez les 160 livres et peux-tu en faire une chronique?» – Noé Cloutier, un fan depuis toujours.
La division des poids moyens est plutôt intrigante actuellement, car elle est en mutation.
Zhanibek Alimkhanuly vient de s’évanouir en tentant de faire le poids, Erislandy Lara a atteint l’âge où il ne paie plus pour prendre l’autobus sur l’île de Montréal, et la catégorie est tellement faible que Sugar Shane Mosley Jr est dans le top 10.
C’est Steve Viera qui m’a éclairé sur la question de Noé Cloutier. Il devait lire par-dessus mon épaule quand je consultais mes courriels. Il m’a expliqué que la célèbre baie d’Oakland est connue pour trois raisons: le rappeur 2Pac qui y a grandi, le musée d’Oakland, le mieux coté en Amérique du Nord, et c’est la ville d’Andre Ward.
Ensuite, il m’a répété que l’avenir de la boxe américaine et des poids moyens repose sur un jeune de 22 ans nommé Amari Jones…
Qui est Amari Jones ?
Amari Jones (13-0, 12 K.-O.) est l’un des prospects les plus intrigants aux États-Unis en ce moment. Hier soir, le 31 août 2024, il va boxer en finale d’un gala qu’il a lui-même organisé avec son équipe. Son adversaire, le vétéran Daniel Echeverria (21-12, 18 K.-O.), a d’ailleurs subi une véritable raclée de 3 rounds…
Comme tous les enfants de son quartier, Amari Jones rêvait de jouer au football américain. Il jouait comme receveur de passe et ailier défensif pour l’école secondaire Clayton Valley. Après s’être retrouvé dans des situations problématiques avec quelques bagarres dans la rue et après l’école, sa famille, souhaitant éviter de le voir aller en prison comme son père, l’a amené vers le gym de boxe pour canaliser sa colère dans quelque chose de positif.
Avant l’âge de 18 ans, il remporte deux championnats amateurs et est classé no 1 chez les poids moyens dans le monde.
C’est à ce moment que les deux Haney, le boxeur Devin et l’entraîneur Bill, prennent le jeune Amari sous leur aile. Ce partenariat lui permet de s’entraîner avec les meilleurs boxeurs au monde et surtout d’obtenir de la visibilité en étant sur les mêmes galas que Devin Haney.
Pourquoi c’est un prospect?
C’est étrange, Amari a commencé sa carrière comme droitier, et du jour au lendemain, il boxait autant en gaucher qu’en droitier. Il est incroyable des deux côtés, sa force de frappe est identique, peu importe quelle main est sa main arrière. C’est un véritable casse-tête pour ses adversaires.
Avec ses 6 pieds, il possède généralement l’avantage de la portée et du gabarit sur ses adversaires des poids moyens.
Avec son gérant Wali Herawi, son entraîneur Daniel Castillo et son meilleur ami Devin Haney, il est bien entouré pour relancer la boxe à Oakland et faire évoluer sa propre carrière.
A-t-il des défauts?
L’avenir des 160 se résume en quatre noms : Zander Zayas, Amari Jones, Yoenis Tellez et Jahi Tucker. Si Amari est mon préféré de ce quatuor, sa défense m’a inquiété contre Armel Mbumba-Yassa. Le boxeur congolais et allemand a connu du succès en fonçant tête baissée et en s’élançant sur Jones. Ce n’était pas d’une grande élégance, mais le style kamikaze de Yassa a fonctionné avant que Jones ne l’assomme de plusieurs droites à la tête au 6e round.
Malgré ce combat, la communauté de boxe sur X (feu Twitter) répète que seul Amari Jones peut vaincre Zhanibek Alimkhanuly chez les poids moyens.
En attendant cet éventuel affrontement, tout comme Cleveland avec Abdullah Mason, Oakland a de quoi sourire, car de beaux jours reviennent à l’horizon.
Si j’étais vous, je noterais ce nom: Amari Jones. Ne le perdez pas de vue.