Photo : Vincent Ethier – Est-ce que Mark Heffron (30-3-1, 24 K.-O.) pourrait être la première escale d’une série de conquêtes de Christian Mbilli (26-0, 22 K.-O.) face à la boxe britannique?
Christian Mbilli affrontera Mark Heffron le 25 mai prochain au Centre Gervais Auto de Shawinigan. Pourquoi lui? Marc Ramsay avait très bien résumé l’idée lors de l’annonce du combat.
«Il est temps pour Christian de montrer aux Anglais ce qu’il peut faire», disait-il.
Clairement, «patience» est le mot d’ordre pour Mbilli, coincé derrière Canelo Alvarez et ses affinités évidentes avec les fédérations. Pour ce qui est des «anglais», rien de personnel, seulement le Royaume-Uni est l’un des plus gros marchés de boxe au monde, alors tant qu’à patienter, pourquoi ne pas le faire sur la plus grande scène?
Voici donc cinq autres noms qui, s’il passe l’épreuve Heffron, permettraient à Mbilli de continuer de venger la défaite française, subite en 1759, sur les plaines d’Abraham de Québec.
Zach Parker (24-1, 17 K.-O.)
Ce nom nous vient tout droit de ‘Solide’ qui, en conférence de presse, a littéralement indiqué : «en ce moment c’est Heffron, mais si l’appel ne vient pas, ça pourrait être Zach Parker ensuite.» Mais qui est-il?
Fait intéressant : il a deux adversaires en commun avec Mbilli. Il s’est rapidement débarrassé de Vaughn Alexander en 2 rounds, mais a tardé un peu plus face à Rohan Murdock en l’emportant au 11e.
Sa seule défaite est des mains de John Ryder, en 2022, dans un combat de championnat du monde intérimaire WBO dont le résultat lui a potentiellement coûté un combat face à Canelo. À sa défense, sans rien enlever à Ryder, ça semblait être le combat de Parker avant qu’il ne se brise la main droite au 4e round, mettant ainsi un terme au combat.
Depuis, il a toutefois rebondi avec deux victoires, dont une face à l’ancien champion mondial Tyron Zeuge en mars dernier. Puisque le combat était disputé entre 168 et 175 livres, Parker est aujourd’hui nº13 IBF et nº16 WBC (super-moyens), ainsi que nº11 WBO (mi-lourds).
Lerrone Richards (18-0, 4 K.-O.)
Surnommé ‘Sniper The Boss’, il surtout connu pour avec vaincu Carlos Góngora, alors invaincu, par décision partagée en 2021. Il n’a toutefois pas vraiment capitulé sur cette victoire, perdant même son titre IBO – appartenant aujourd’hui à Osleys Iglesias – en raison de son inactivité de près de 17 mois.
On ne peut l’ignorer de la liste puisqu’il est très bon, mais ce serait toutefois surprenant de le voir s’amener au Québec. Même chez lui, il peine à rester actif et à intéresser les réseaux de télévision. Son pourcentage de K.-O. de 22% explique un peu pourquoi…
Mark Jeffers (17-0, 4 K.-O.)
Bien que la force de frappe de Jeffers (24% de K.-O.) ne soit guère mieux que celle de Richards, plusieurs facteurs en feraient une meilleure cible pour Christian Mbilli.
D’abord, il est plus actif, s’étant battu en janvier dernier et ayant même une date de retour, soit le 11 mai prochain. L’actuel champion britannique est également classé par les fédérations ; nº29 WBC, mais surtout nº11 IBF.
Point important : on connaît l’importance des relations d’affaires en boxe. Pensons simplement à Camille Estephan et Lou DiBella qui ont opposé 3 de leurs boxeurs respectifs en 2023-2024. Et bien dans le cas de Jeffers, sa carrière est gérée par Kevin Maree, gérant également celle d’un certain Mark Heffron…
Zak Chelli (15-2-1, 7 K.-O.)
Ce qui fait le succès de la boxe britannique – et dernièrement celle du noble art canadien – c’est qu’on dirait que tout le monde finit toujours par s’affronter.
En 2023, Cheili s’est incliné face à Mark Jeffers, mais a rebondi dès janvier dernier face à Jack Cullen… qui venait de battre Mark Heffron. Même que chez les amateurs, Cheili a déjà battu à deux reprises le futur médaillé olympique britannique Ben Whittaker, récemment devenu viral pour ses performances de showboating.
Pour en revenir à Cheili, il est actuellement classé nº22 WBC et nº12 IBF.
Callum Simpson (14-0, 10 K.-O.)
Potentiellement le moins «testé» du lot, il a tout de même un profil intéressant. D’abord, il est aspirant nº15 à la WBA. Ensuite, il a vaincu Jose Macias par décision unanime l’année dernière, bagarreur mexicain bien connu des Québécois, ayant notamment affronté Mikaël Zewski, Francis Lafrenière, Steven Butler et – tout juste avant Simpson – Erik Bazinyan.
Et puis, tout comme Heffron et Jeffers, il est représenté par Maree Boxing, alors tout est possible. Cela dit, bien qu’on aime jouer au prophète, mais Mark Heffron sera d’abord à prendre au sérieux le 25 mai prochain!
À prendre en considération
Pour ceux qui voudraient proposer d’autre nom pour la sortie automnale de Mbilli. Prenez les informations qui suivent en considération…
Canelo Alvarez dit vouloir se battre trois fois cette année. Il affrontera Jaime Munguia le 4 mai, mais les pions semblent déjà placés pour des défenses obligatoires WBA (Edgar Berlanga) et IBF (William Scull) plus tard cette année.
Jaime Munguia – advenant une défaite face à Canelo – ne choisirait sans doute pas d’affronter Christian Mbilli comme «combat de retour».
David Benavidez : bien que son père et entraîneur a dit qu’il aimerait le voir face à Mbilli, la carrière du «Monstre mexicain» semble en suspens chez les super-moyens. Il affrontera Oleksandr Gvozdyk le 15 juillet prochain pour le titre WBC intérimaire des 175 livres. Après ça, redescendra-t-il à 168 livres un jour?
David Morrell : même chose que Benavidez, il devrait affronter Radivoje ‘Hot Rod’ Kalajdzic quelque part cet été pour le titre WBA «régulier» des mi-lourds. Advenant une victoire, son titre «régulier» des super-moyens deviendra vacant, alors une redescente semble encore plus improbable.
Caleb Plant : certains aiment penser que l’argent règle tous les problèmes, mais cela ne suffit pas toujours pour convaincre un boxeur de se battre. Récemment, Plant a refusé une offre lucrative de se battre en demi-finale Masvidal-Diaz. Il est inactif depuis plus d’un an et attend de voir s’il pourra obtenir un grudgematch face à Jermall Charlo.
On s’amuse, mais heureusement, d’ici au 25 mai, on n’aura pas réellement besoin de se demander «qui est le prochain?»