Photo : Vincent Ethier, EOTTM – Christopher Guerrero commence à prendre goût à l’emporter avant la limite.
C’est en train de devenir une habitude, mais Christopher Guerrero l’a encore emporté avant la limite jeudi soir dernier. Après quelques bonnes attaques au corps, la signature de ‘‘Machine Gun’’, c’en était fini pour Edwin Villarreal Flores, pliant bagages au 3eround du combat présenté au Casino de Montréal le 2 février.
« Pour moi, c’est comme jeu vidéo ; mon entraineur [Giuseppe Moffa] a la manette de PlayStation dans les mains et moi je ne fais qu’exécuter », image le boxeur montréalais.
Fort de cette victoire, Guerrero demeure ainsi invaincu en six combats, avec deux K.-O. à sa fiche, enregistrés lors de ses deux dernières sorties.
La mentalité des grands
D’un combat à l’autre, Christopher Guerrero semble connaître la courbe de progression dont rêve n’importe quel boxeur, promoteur ou entraineur. Justement, aux yeux de l’homme qui tient la manette, Giuseppe Moffa, Guerrero n’a que lui-même à remercier pour le succès grandissant qu’il connait actuellement.
« Il est tout le temps dans le gymnase, c’est un gym rat, comme on dit. Il adore la boxe, il vit de la boxe et il regarde la boxe quand il arrive chez lui. Quand t’as cette attitude-là, tu ne peux pas ne pas t’améliorer », raconte-t-il, en soulignant aussi le talent, la défensive, la maturité et la polyvalence de son boxeur.
À l’école cubaine
Pour ce combat en particulier, Christopher Guerrero a aussi pu miser sur un camp d’entrainement différent des autres. Pendant un peu plus d’une semaine, il était à Cuba, non pas pour profiter de la plage, mais bien s’entraîner en compagnie de Junior Ulysse et de leur entraineur, Giuseppe Moffa : « C’était super le fun, pendant huit jours, moi et Junior, on a appris beaucoup sur la boxe, mais aussi sur nous-même… C’était vraiment juste une belle expérience », a confié ‘‘Machine Gun’’.
Pour l’entraineur du Centre sportif Ulysse Nation, le discours est le même. À l’entendre parler, même une semaine de vacances n’aurait pu être aussi belle que les huit jours de travail acharné passés à Cuba.
« C’était exceptionnel. Là-bas, la boxe est tellement différente, très technique […]. On a appris, et ça a porté fruit pour Chris. On a fait beaucoup de sparring, on vivait dans la campagne, c’était merveilleux… vraiment merveilleux », complète Giuseppe Moffa.
Un « élève » de la boxe
Traduction libre de l’expression anglaise ‘‘a student of the game’’. Christopher Guerrero n’a encore que 21 ans, avec le temps qu’il passe au gymnase, que ce soit au Canada ou à Cuba, il apprend encore chaque jour à l’entraînement. Hors du gymnase, même une fois sur le ring, avec seulement six combats à son actif chez les professionnels, il dit lui-même encore s’adapter aux rangs payants.
« Je m’habitue encore à l’action, même aux plus petits gants [qu’en boxe amateur], et surtout, je réalise de plus en plus que chaque coup compte », affirme le boxeur qui a appris que l’une des armes les plus redoutables afin d’obtenir des K.-O. est parfois la « patience ».
Voulant continuer d’apprendre, Guerrero espère revenir sur le ring le plus tôt possible, voir le mois prochain si une place se libère sur la carte du 23 mars. À moyen terme, il aimerait se battre au moins quatre autres fois cette année, en concluant cette dernière en passant à des combats d’une durée de six à huit rounds.
La fierté d’un père
C’était de beau de voir Oscar, le père de Christopher Guerrero, jeudi soir. Près de son fils, autant sur le ring qu’en dehors, le sourire aux lèvres, la fierté était palpable autant dans son visage que dans ses paroles.
Cela fait un peu plus de 10 ans qu’Oscar a amené Christopher dans un gym de boxe pour la première fois. Le père natif du Mexique n’a jamais voulu que son fils se batte dans les rues, il voulait simplement qu’il apprenne à se défendre de l’intimidation qu’il vivait à l’école.
Aujourd’hui, cela a porté fruit, car Christopher ne se bat plus dans la cour d’école, mais bien dans un ring de boxe pour gagner sa vie de son noble sport. Oui, le fils a gagné un autre combat, jeudi soir, mais quand on lit les yeux de son père, on constate que c’est aussi à la vie que clan Guerrero a gagné, rien de moins. Vous auriez dû voir cette fierté, elle illuminait tout le Casino.