Photo : Mikey Williams/Top Rank – Sans pouvoir obtenir le K.-O. qu’il cherchait, Shakur Stevenson (22-0, 10 K.-O.) a aisément vaincu Artem Harutyunyan (12-2, 7 K.-O.) samedi dernier.
Tout le monde tentait de faire comme si de rien n’était, mais il y avait des nuages à l’horizon à Newark, New Jersey, lorsque la semaine du combat mettant en vedette Shakur Stevenson et Artem Harutyunyan a débuté, lundi dernier.
Le champion WBC des 135 lb, également ex-monarque des 130 et 126 lb, Shakur Stevenson se préparait a disputé ce qui a possiblement été le dernier combat du contrat le liant avec Top Rank, son promoteur de toujours.
Dans les semaines précédentes, la fierté de ‘Brick City’ avait refusé une prolongation de contrat de 5 combats lui offrant 15M$USD garantis. Il jugeait mériter plus, mais était également frustré de ne toujours pas avoir obtenu les combats dont il rêve tant, face aux Lomachenko, Davis et Haney de ce monde. Ce qu’il a dit publiquement
Bob Arum aussi, a fait une sortie publique. Le grand patron de Top Rank a lancé que personne n’offrirait plus à Shakur Stevenson. Avec une pincée d’arrogance, il a même indiqué que le médaillé d’argent des Jeux de Rio reviendrait à la maison… lorsqu’il s’en rendrait compte.
Parallèlement à ça, voyant le départ potentiel de Stevenson à l’horizon. Top Rank a joué de prudence en envoyant Artem Harutyunyan face à l’Américain. Selon Stevenson, Raymond Muratalla (20-0, 16 K.-O.) souhaitait pourtant l’affronter, mais pourquoi le promoteur aurait risqué une défaite de ‘Danger’ pour un boxeur sur son départ?
L’insulte à l’injure
Le soir venu, Stevenson a bel et bien dominé Artem. Toutefois, il fut incapable de mettre le point d’exclamation qu’il cherchait. En route vers une victoire par décision unanime dominante, mais sans grande saveur, on a même pu entendre quelques huées des gradins du Prudential Center, où Stevenson est pourtant l’attraction locale.
Et puis, avant même que le combat se termine, Top Rank/ESPN a décidé d’arrêter de faire semblant.
Des images montrant des partisans quitter avant la fin du combat ont été expressément montrées à la télévision. Si ce n’était pas déjà assez clair, après le combat, l’entrevue de Shakur Stevenson s’est terminée avec un «ce fut un plaisir de couvrir ta carrière!»
Reste à voir si Bob disait vraiment…
Une décision qui fait jaser
En demi-finale, le Brésilien Robson Conceiçao (19-2-1, 9 K.-O.) a fait un Sakio Bika de lui-même en devenant champion mondial à sa 4e chance au titre.
C’est toutefois la manière dont il a mis la main sur le titre WBC des super-plumes qui retient l’attention.
Proprement dit, O’Shaquie Foster (22-3, 12 K.-O.) semblait avoir effectué une «clinique de boxe» auprès de Conceiçao. Ce dernier était peut-être l’agresseur, mais il n’était pas du tout effectif. La fierté d’Orange, Texas, était donc en larme lorsque le résultat fut annoncé, croyant qu’il méritait non seulement de remporter le combat, mais également chacun des 12 rounds de celui-ci.
Même les commentateurs étaient stupéfaits. La carte maison de ESPN donnait 11 rounds sur 12 à Foster et celle des amateurs de boxe sur Boxrec lui donnait un blanchissage complet.
Bref, c’est assez scandaleux et si un combat revanche n’est pas ordonné dans les prochains jours, ce le sera encore plus.
Madueno résiste à Keyshawn
Dans un combat de boxe rempli d’accrochages et de coups douteux (dont un au visage de l’arbitre), Keyshawn Davis (11-0, 7 K.-O.) a complètement dominé Miguel Madueno (31-3, 28 K.-O.). Les trois juges ont remis des cartes identiques de 99-91 en faveur de l’américain, mais plusieurs furent surpris de voir le Mexicain résister.
Les commentateurs n’ont tout de même pas hésité à lancer des fleurs à Keyshawn qui, rappelons-le, a gagné par un pointage similaire que Steve Claggett en novembre dernier.
J’en avais parlé la semaine dernière, mais c’est maintenant plus logique que jamais. Keyshawn dit que personne ne veut l’affronter, mais tout le pays connaît un Dragon qui répondrait à l’appelle.
Mason sera à Québec
C’était déjà annoncé, mais la victoire aussi dominante qu’impressionnante du prodigieux Abdullah Mason (14-0, 12 K.-O.) face au vétéran portoricain Luis Lebron (20-6-1, 13 K.-O.) vient ainsi confirmer sa présence à Québec le 17 août. À Newark, Mason n’a mis que 3 rounds pour arrêter le meilleur test de sa jeune carrière, un boxeur qui n’avait jamais été arrêté en 26 combats.
Il est si bon qu’on ne s’arrête même pas à dire qu’il deviendra champion mondial, mais bien qu’il pourrait être champion livre pour livre.
L’histoire se poursuivra sous nos yeux, cet été, au Centre Vidéotron.
‘El Camaron’ est prêt
Pendant ce temps, sur la Côte-Ouest américaine, William Zepeda (31-0, 27 K.-O.) a fait honneur à sa réputation de rouleau compresseur ne mettant que trois round pour piétiner Giovanni Cabrera, un homme qui avait pourtant passé bien près de vaincre ‘Pitbull’ Cruz.
La fierté de Golden Boy Promotions, est actuellement classée #1 des quatre fédérations à 135 lb. Quel champion va-t-il maintenant affronter? Gervonta Davis, Shakur Stevenson, Vasyl Lomachenko ou Denys Berinchyk? Chaque option est fascinante.
Grosse soirée à Anaheim
Dans un Honda Center plein à craquer, à Anaheim, Nate Diaz (1-1) a obtenu sa revanche sur Jorge Masvidal (1-1) dans un combat de boxe des plus divertissant entre deux anciennes gloires des arts martiaux mixtes.
En demi-finale, Shane Mosley Jr (22-4, 12 K.-O.) a fort possiblement envoyé Daniel Jacobs (37-5, 30 K.-O.) la retraite en dominant le ‘Miracle Man’ pendant 10 rounds.
Également, l’un des fils du légendaire Fernando Vargas, Amado Vargas (11-0, 5 K.-O.) a arrêté le frère Ryan Garcia, Sean Garcia (7-1-1, 2 K.-O.) en 6 rounds.
Cela conclut une semaine catastrophique pour la maisonnée Garcia. Quelques jours plus tôt, Ryan (déjà suspendu par la commission athlétique de New York) s’est fait bannir de la WBC pour avoir tenus des propos racistes.
‘Puma’ surprend Ioka
Enfin, au petit matin de dimanche (heure de l’Est), Le ‘Puma’ Fernando Martinez (17-0, 9 K.-O.) a surpris le légendaire Kazuto Ioka (31-3-1, 16 K.-O.) chez ce dernier, au Japon.
Via une décision unanime pro-argentine, il a ainsi défendu avec succès son titre IBF des poids super-plumes, tout en mettant la main sur le titre WBA de Ioka.
Je tiens simplement à dire que je rêve de le voir unifier avec ‘Bam’ Rodriguez.
L’agenda PG
Voici les combats qu’on surveille cette semaine:
Chocolatito vs. Barrera
Vendredi, la légende est de retour! Franchement sorti d’un camp d’entraînement avec ‘Bam’ Rodriguez, la fierté du Nicaragua, Roman Gonzalez (51-4, 41 K.-O.) boxera devant les siens pour la 1ère fois depuis 2015 face au toujours coriace Colombien Rober Barrera (27-5, 17 K.-O.). L’ancien champion livre pour livre boxera pour la première fois depuis sa défaite controversée de décembre 2022 face à Juan Fransico Estrada.
Sanchez vs. Villenueva
Encore vendredi, cette fois à Atlanta, Saul Sanchez (20-3, 12 K.-O.) sera de retour face au Philippin Arthur Villanueva (35-5-1, 20 K.-O.). En janvier dernier, Sanchez était instantanément devenu un favori de la foule du Québec, en livrant une guerre de 12 rounds à Jason Moloney, au Centre Vidéotron.
Janibek vs. Mikhailovich
Samedi, à Las Vegas, le Kazakh ‘Janibek’ Alimkhanuly (15-0, 10 K.-O.) défendra ses titres IBF et WBO des poids moyens face à l’aspirant néo-zélandais Andrei Mikhailovich (21-0, 13 K.-O.).
Ennis vs. Avanesyan
Samedi, à Philadelphie et sur DAZN, Jaron ‘Boots’ Ennis (31-0, 28 K.-O.) sera de retour devant les siens pour défendre son titre IBF des poids mi-moyens pour la première fois face à l’ex-champion mondial intérimaire David Avanesyan (30-4-1, 18 K.-O.). On se rappelle que ‘Boots’ devait initialement affronter son aspirant obligatoire, le Canadien Cody Crowley, mais que ce dernier s’est retiré en vue d’une blessure à l’œil.
Trouvaille BoxRec
En Angleterre, samedi encore, Jake Goodwin (6-2, 1 K.-O.) sera en action. Pourquoi en parler? Simplement parce que la fiche de son adversaire en vaut le détour. Dans un combat de 4 rounds, chez les super-mi-moyens, il affrontera MJ Hall, un boxeur au dossier de 3-121-3…
Je m’arrête là. Faites attention à vous, spécialement toi, MJ Hall.