Il n’y a pas si longtemps, au micro du podcast le PunchCast, j’ai dit que la boxe des années 80 et 90 était plus spectaculaire que celle d’aujourd’hui.
C’était une réflexion honnête, teintée de nostalgie pour une époque où chaque combat semblait une épopée, où les styles se heurtaient comme des vagues dans une mer déchaînée. Une époque dorée qui a su me séduire… comme un premier amour au secondaire.
Mais en y repensant, je me rends compte que la boxe d’aujourd’hui, surtout ici au Québec, n’a pas à rougir. Parce que, soyons francs, lorsqu’on regarde Christian Mbilli, c’est la définition même du spectacle! Pluie de coups, feux d’artifices, drame, on ne peut s’ennuyer! Mais force est d’admettre que chaque époque a eu ses attractions

Photo: Vincent Ethier – Osley Iglesias
Et Mbilli n’est pas seul.
Au fil des ans, il y a eu un travail de recrutement remarquable, un patient tissage de talents venus d’ici et d’ailleurs. Aujourd’hui, ce travail porte ses fruits.
Christian Mbilli est champion du monde intérimaire WBC, Osley Iglesias est champion IBO et aspirant obligatoire à l’IBF, Mary Spencer a conquis la ceinture WBA, Albert Ramirez détient un titre intérimaire WBA, et Kim Clavel est championne IBF.
Cinq champions qui performent sur le sol québécois.
Et derrière eux, une vague monte : Leïla Beaudoin, Tammara Thibault, Caroline Veyre — trois femmes prêtes à bondir vers leur premier championnat mondial. Et chez les hommes, une foule de boxeurs talentueux sont à un ou deux combats de la consécration. Et même s’il n’est pas champion, je ne peux passer sous silence le chemin que trace Derek Pomerleau au tournoi du Grand Prix de la WBC à Riyadh!

Photo: Vincent Ethier – Mary Spencer
Quand on prend un pas de recul, on voit une scène bouillonnante, vivante, ambitieuse.
La boxe québécoise n’est pas en survie, elle est en pleine santé. Elle évolue, se diversifie, attire et forme des champions.
Alors oui, peut-être que les années 80-90 avaient leur magie, leur grain d’époque, leurs guerres de tranchées sur le ring. Mais aujourd’hui, la boxe québécoise a son propre souffle, sa propre intensité, et surtout, un avenir qui s’annonce brillant.
Et moi, je ne peux qu’espérer que ce n’est que le début.

Photo: Vincent Ethier – Albert Ramirez