Photo: Vincent Ethier – Moreno Fendero (8-0, 6 K.-O.), alias ‘The Soldier’.
Moreno Fendero en a impressionné plus d’un dans les 365 derniers jours. Son bilan annuel total s’est arrêté à six victoires, dont cinq par K.-O., incluant le K.-O. EOTTM de l’année. Tout ça, pour ainsi remporter la palme de l’espoir EOTTM de l’année 2024.
Mais le «Soldat» Fendero n’a pas l’intention de ralentir en 2025. Il sera d’ailleurs de retour dès le 6 février prochain, sur l’île Notre-Dame et donc au Casino de Montréal. Grande première: un combat prévu pour 8 rounds face au bagarreur albanais Edison Demaj (13-3-1, 7 K.-O.).
Comme le protégé de Marc Ramsay commence à se faire mieux reconnaître pour ses prouesses sur le ring, le moment semble opportun pour apprendre à mieux le connaître en dehors.
Voici donc le ‘Soldat’ en 10 temps.
Le rêve montréalais
À l’époque, Floyd Mayweather Jr faisait courir les foules au MGM Grand de Las Vegas. Miguel Cotto, c’était au Madison Square Garden de New York. Ici, on a maintenant Christian Mbilli au Centre Vidéotron de Québec. Et un jour, Moreno Fendero espère que ce sera son tour, au Centre Bell de Montréal.
«Montréal est mon terrain de jeux, ma forteresse. J’espère la défendre et en faire mon ‘Garden’ dans les prochaines années», affirme celui qui a également combattu à Gatineau, Québec et Shawinigan depuis le début de sa carrière.
Inoubliable France
Message à la France: Moreno Fendero ne t’a pas oublié. Bien qu’il rêve de briller à Montréal, il aimerait également un jour revenir au pays de Charles de Gaulle pour – une fois – réunir les siens autour de ring.
«Pour leur faire honneur en leur montrant tous mes sacrifices», ajoute l’athlète en provenance de Besançon.
D’ailleurs, ce dernier pense à son confrère Christian Mbilli (28-0, 23 K.-O.), dont la carrière est ponctuée par huit combats dans l’hexagone.
Passion Football
Message à la France #2: il n’est pas question de ‘fútbol’ ou de soccer ici, mais bien de football américain ou canadien.
Tel un vrai québécois d’adoption, dès son arrivée à Montréal, en automne 2023, Fendero est rapidement devenu un grand fan des Alouettes de Montréal. Même qu’il s’est fait faire un chandail personnalisé qu’il porte fièrement même lorsqu’il retourne visiter la France.
Un jab à la fois
Comme son K.-O. de septembre dernier face à Marcos Ronner peut en témoigner, Moreno Fendero est toujours à une gigantesque main gauche près ‘d’éteindre les lumières’. Cependant, il ne s’agit même pas de son coup favori.
Attention, si vous êtes entraîneur de boxe, les mots suivants pourraient vous émouvoir.
«Le plus important pour moi en 2024 a été de perfectionner mon jab. Ce coup-là, c’est la base d’une offensive solide», témoigne-t-il.
Sur les traces d’Artur
Lorsque Moreno Fendero a décidé de partir à la conquête du Canada, plusieurs y ont vu une sorte de succession à Christian Mbilli. C’est vrai; quelques années plus tôt, «Solide» avait quitté la France vers le Québec pour travailler avec Marc Ramsay et éventuellement EOTTM.
N’en demeure pas moins qu’un autre boxeur de l’écurie Ramsay a également – grandement – inspiré le ‘Soldat’. Vous n’avez qu’à lui demandé qui était son idole de jeunesse.
«Artur Beterbiev, sans hésitation. C’est incroyable d’avoir pu boxer à Québec avec lui et d’être aujourd’hui au même gym», raconte celui qui a commencé à boxer en 2015, alors qu’Artur, de 15 ans son aîné, était déjà bien installé à Montréal.
Du taureau au soldat
Bien qu’il ait grandi à Besançon, France, dès l’âge d’un an, c’est en République centrafricaine que Moreno Fendero a vu le jour.
C’est de là qu’est venu son surnom chez les amateurs: «Le Taureau de Bangui». Chez les professionnels, il a toutefois décidé de changer pour ‘The Soldier’, lui qui était réellement dans les rangs de l’Armée de France avant son départ pour «La Belle Province».
‘Think Big’
En matière de surnoms, bien que celui-ci ne soit pas officiel, Fendero aime également se faire appeler ‘Big’ Moreno. C’est qu’en plus d’Artur, en reculant un peu plus loin dans l’encyclopédie de la boxe, son autre inspiration a toujours été ‘Big’ George Foreman.
«Je l’ai toujours trouvé préféré à Ali et Tyson», dit-il sans hésiter.
L’histoire ne dit toutefois pas si l’épouse de Moreno acceptera de faire comme Foreman et d’appeler leurs cinq fils potentiels: Moreno Jr, Moreno III, Moreno IV, Moreno V et Moreno VI…
À la Eminem
Niveau culture, si vous lui demandez quel est son film préféré, là encore, il vous répondra sans hésiter: «8 Mile sur la vie d’Eminem, un film qui résonne avec mon propre parcours et donc de la lutte pour s’imposer.»
L’essentiel d’avant-combat
Encore en culture, le «Soldat» Fendero a également brillé pour ses choix musicaux en 2025. On peut penser à sa marche vers le ring au rythme du chant militaire américain ‘Hard Work’, ou plus récemment à ‘Medal’, la musique d’introduction thème du légendaire lutteur Kurt Angle.
Bien que sa chanson de marche varie parfois, la chanson ‘Cult of Personality’ du groupe new-yorkais Living Colour se retrouve au cœur de chacun de ses «avant-matchs».
«Elle me motive et surtout, me prépare mentalement avant chaque combat», vient-il préciser.
«25h par jour, 8 jours par semaine»
Finalement, c’est le «mantra», pour ne pas dire la philosophie de Moreno Fendero.
Et ce n’est pas que des mots. Il y a quelques semaines à peine, son entraîneur Marc Ramsay nous vantait encore sa «discipline militaire», au gymnase comme en dehors.
Ainsi, presque lundi matin débute avec une séance d’entraînement physique «intense» avec son préparateur Philippe Gougeon. Le lundi soir est ensuite voué à la boxe, puis le mardi – plus concrètement – au sparring.
Le reste de la semaine, à l’image de quand Moreno et son bon ami (et ancien colocataire) Jhon Orobio commencent à se traiter de «poule mouillée»; le cycle se poursuit ensuite encore et encore.
«Cela varie chaque jour, mais l’intensité reste constante.»
Le «Soldat» tentera d’en afficher les résultats, le 6 février prochain.