Photo : Queensberry Promotions – Mark Heffron, posant ici avec les titres de championnat britannique, du Commonwealth et de l’IBF Intercontinental des poids super moyens.
Après les États-Unis et l’Australie, la nouvelle recrue de Top Rank Christian Mbilli (26-0, 22 K.-O.) va tenter une conquête britannique face à Mark Heffron (30-3-1, 24 K.-O.), le 25 mai prochain, au Centre Gervais Auto de Shawinigan. Si vous ne connaissez pas le boxeur anglais, ce texte est pour vous.
Top 50 des 168 livres sur BoxRec. L’athlète de 32 est surnommé ‘Kid Dynamite’ ou ‘L’enfant Dynamite’ si vous aimez la langue française autant que Laurent Poulin. On commence avec ça parce que ce surnom est assez représentatif de son style de boxeur…
Puissant cogneur en provenance d’Oldham, Angleterre, Mark Heffron boxe avec les mains lourdes et mise défensivement sur ses déplacements. Ami des juges, il aime les faire travailler le moins possible. On doit reculer de 8 combats, en septembre 2020, pour trouver une décision à sa fiche, un match nul contre l’aspirant au titre mondial Denzel Bentley.
Grande victoire
Il faut chercher moins loin pour trouver la plus grande victoire en carrière de Heffron. Sur un gala du légendaire promoteur Frank Warren, en juillet 2022, il a surpris, dominé et arrêté son confrère Lennox Clarke (20-2-1, 8 K.-O.), au 5e round. C’est d’ailleurs dans ce combat qu’il a remporté les trois ceintures que vous voyez sur la photo.
Les réjouissances n’ont pas durées.
Il s’inclina en septembre dernier, arrêté au 3e round par l’aspirant mondial Jack Cullen (22-5-1, 10 K.-O.). Auparavant, ses deux seules autres défaites étaient des mains des aspirants mondiaux Denzel Bentley (dans un combat revanche) et Liam Williams.
Nouvel entraîneur
Depuis cette défaite, l’Anglais a rebondi en février dernier, arrêtant le limité, mais normalement plus durable, Serhii Ksendzov (4-22, 2 K.-O.), au 2e round.
On mentionne ce combat, car il s’agissait surtout de son premier avec l’homme de coin Lee Beard. Pour vous donner une idée, Beard a auparavant travaillé avec Ricky Hatton et plus récemment Jack Catterall. Heffron, lui, s’entraînait auparavant avec James Gallagher jusqu’au revers Cullen.
Une chose est sûre, la victoire et le changement de coin ont complètement revigoré la confiance de ‘Kid Dynamite’. Le 10 mars dernier, dans une entrevue avec Boxingscene, son gérant disait que son poulain était prêt à affronter quiconque, de 168 à 175 livres, en Europe comme en Amérique. Son souhait est maintenant exaucé.
Pour, contre et donc
Pour: on connaît Mbilli comme un train offensif parfois prêt à se faire atteindre une fois pour «tabasser» son adversaire deux fois. Heffron a des marteaux dans les gants. Attention, pour le temps que ça va durer, ça risque d’être dangereux de part et d’autre.
Contre: Heffron cogne sans aucun doute plus dur que Murdock, dernier adversaire de Mbilli. Ses trois défaites laissent toutefois croire qu’il n’a pas le menton aussi bon que l’Australien. Ce qui veut dire, bien moins bon que celui de «Solide».
Donc: contrairement à Murdock – qui n’a d’ailleurs pas réussi – impossible de s’attendre à une «leçon de boxe» de Heffron. On peut anticiper un combat de type kamikaze et quand on «danse aux enfers» avec Mbilli, l’histoire démontre qu’on a de bonnes chances de terminer deuxième…
Faits divers
Ami des animaux: dans le Daily Mail, on apprend que Heffron est un ardant défenseur des droits de l’Americain Bully, «une race de chiens de compagnie issue du croisement entre l’American Staffordshire Terrier et l’American Pit Bull Terrier», indique Wikipédia. Cette histoire ressort, car l’American Bully a été jugé dangereux et banni d’Angleterre en décembre dernier.
Un homme repenti: dans une histoire étrange, Mark Heffron a été arrêté, il y a près de dix ans. Le crime? pour avoir blessé son père, l’ex-boxeur professionnel Tommy Heffron (3-1, 1 K.-O.). L’arme du crime? Une épée de samouraï. Le fils s’en est sortie avec une amende et des travaux communautaires et les deux hommes ont depuis fait la paix. Aujourd’hui, ‘Kid Dynamite’ se bat strictement avec ses poings et pour l’honneur familial. On peut même voir les noms de sa fille, mais également de sa défunte mère, sur sa tenue de combat.
Voyage d’affaires: sans épées d’impliquées, Christian Mbilli sera favori, le 25 mai prochain. Reste que, sans rien enlever à la Cité de l’Énergie, le Britannique a assuré ne pas venir en «touriste». Sa promesse : livrer le combat de la soirée et retraverser l’Atlantique avec une victoire en banque.