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Xander Zayas: le défenseur de l’humanité

Laurent Poulin - Boxingtown Québec

Photo: Mikey Williams/TR – Xander Zayas (19-0, 12 K.-O.) est le prospect du mois de septembre.

«Je veux affronter Vergil Ortiz avant 2025.» – Xander Zayas

J’adore quand mon inspiration vient des questions des lecteurs. Cette fois-ci, c’est mon collègue au fédéral, David-Alexandre Clapin, qui m’a étonné en me parlant du prospect portoricain Xander Zayas. ‘Dac’ se souvenait que le prodige de San Juan est le plus jeune boxeur à avoir été signé par Top Rank, et il a reconnu son prochain adversaire, Damian Sosa.

Qui est donc ce boxeur de 22 ans, avec une fiche de 19-0 chez les professionnels, que Bob Arum s’est empressé de signer alors qu’il n’avait même pas l’âge de boire une bière après ses victoires ?

Le grand classique

Un jeune garçon inscrit par sa mère dans un gymnase de boxe pour apprendre à se défendre contre l’intimidation qu’il subit à l’école et dans les rues de San Juan. Première victoire à l’âge de 6 ans…

Puis, il accumule 11 titres nationaux; 5 à Porto Rico et 6 aux États-Unis.

Pour un jeune Portoricain, choisir la boxe est presque une évidence; la télé ne parle que de Tito Trinidad, Hector Camacho et Wilfred Benitez, véritables fiertés du pays.

À 11 ans, après le décès de son entraîneur, il est pris en charge par Javiel Centeno. Ce nouveau coach le reconstruit, pièce par pièce, lui enseignant que la boxe est comme un jeu de Lego : on doit recommencer à la base.

Après avoir tout remporté chez les amateurs, Bob Arum contacte son gérant, Peter Khan, pour le signer malgré ses 16 ans. Les rumeurs qui circulaient parmi les promoteurs à propos de Zayas ont poussé Top Rank à dégainer le stylo malgré son jeune âge.

Pourquoi l’avoir signé si tôt?

Xander est un jeune homme brillant qui a rapidement appris l’anglais. Il réside à New York, où il considère Bruce Carrington et Mikaela Mayer comme des membres de sa famille. Organiser une carte de boxe avec un Portoricain à New York, c’est remplir le Madison Square Garden et refuser du monde le soir des combats.

ESPN l’a nommé Prospect de l’année en 2021, donc je suis peut-être un peu en retard…

Pourquoi est-il un prospect?

C’est un boxeur très précis, particulièrement doué avec sa main avant, et puissant en contre-attaque avec sa droite. Mais il va au-delà de cela : il sait qu’il doit faire le show. Il n’hésite pas à échanger coup pour coup et à entrer dans une guerre à des moments clés du combat.

Il est immense pour la catégorie des 154 livres, culminant à 6 pieds 1 pouce.

Bien qu’il ait jusqu’ici construit calmement sa carrière, il commence à beaucoup parler ces derniers temps. Il prétend que des boxeurs comme lui pourraient intimider Terence Crawford chez les 154 livres, et il a lancé un défi à Vergil Ortiz pour 2025. À 22 ans, c’est souvent ainsi : on est jeune, impatient et prêt à affronter les meilleurs au monde.

A-t-il des défauts?

Ce n’est pas lui qui a inventé la défensive.

Je me souviens d’un combat contre Jose Luis Sanchez où il encaissait des coups inutiles.

Parfois, il peut perdre en efficacité ou lancer très peu de coups lors d’un round en particulier. C’est à ce moment-là qu’il se fait toucher. D’autres ont douté de sa puissance après des victoires par décision contre Quincy LeVallais, Alexis Salazar Flores et Ronald Cruz.

Son prochain combat?

Vendredi 27 septembre prochain, sur ESPN+ et Disney+, il sera en demi-finale contre Damian Sosa. Sosa (25-2) est un dur à cuire, venu ici même au Québec se faire balayer aux points par Artem Oganesyan lors d’un championnat du monde junior. Depuis, Sosa surprend un prospect après l’autre. Il n’a jamais cessé de s’améliorer.

Xander Zayas devrait l’emporter par une large décision des juges. Sinon, j’aurai l’air fou d’avoir écrit ce texte sur lui.

Avec Top Rank derrière lui, Peter Khan comme gérant, et tous les avantages d’être une vedette portoricaine à New York, il serait étonnant que Xander Zayas n’ait pas accès à plusieurs combats pour un titre mondial dans les années à venir.

Je rêve déjà de classiques à 154 lb face à Vergil Ortiz, Tim Tszyu ou Charles Conwell.

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