Photo: Matchroom Boxing – En action cette semaine, Cameron Vuong (6-0, 3 K.-O.) est mon prospect du mois de novembre.
La génération qui me suit est plutôt arrogante. Quand j’ai dit à mon supérieur Noé Cloutier que mon prospect du mois de novembre était le boxeur anglais Cameron Vuong, il m’a répondu que je m’entêtais à miser sur un boxeur technique sans force de frappe, comme je l’avais fait avec Anthony Yigit en 2017.
Il en faudra plus pour me décourager d’écrire sur ce futur champion du monde chez les 140 livres.
Cameron Vuong (6-0, 3 K.-O.) boxe pour Eddie Hearn depuis 2023. On le place régulièrement en sous-carte de grands combats en Angleterre pour que tout le monde puisse le voir. Rapidement, on l’a opposé à Joe Hughes (8-3, 1 K.-O.) dans un combat local.
J’apprécie particulièrement l’attitude de Cameron Vuong en dehors du ring : il sait comment se vendre. Il multiplie les podcasts, les sorties publiques et les apparitions médiatiques. C’est du miel pour les journalistes. Récemment, il a demandé qu’on cesse de le qualifier de prospect : il veut déjà affronter les meilleurs de la division. Eddie Hearn, qui croit fermement en son talent, affirme qu’il a un potentiel spécial et qu’il est possible d’accélérer sa progression.
Espoir international
Une rumeur amusante circule, et je choisis d’y croire: Eddie Hearn aurait des photos de Cameron Vuong sur sa table de chevet. Ce jeune homme de 22 ans, qui a des racines vietnamiennes, chinoises et italiennes, incarne une opportunité pour Matchroom et Eddie Hearn d’explorer de nouveaux marchés pour organiser des galas de boxe.
«Il y a eu beaucoup de bruit venant du nord-est à propos du potentiel de ce jeune homme, et désormais, il aura la plateforme et le soutien nécessaires pour devenir une étoile montante de la boxe. Le célèbre Birtley Boxing Club a produit tant de pépites, et Cameron semble prêt à être la prochaine», avait indiqué le célèbre promoteur britannique.
À voir
Sur le ring, c’est là que Noé Cloutier et moi ne sommes pas d’accord. J’adore son style de boxe dynamique, où chaque coup et chaque mouvement semblent calculés, comme s’il était Denzel Washington dans Equalizer. Vuong est un boxeur doté d’une superbe technique, très agile sur ses pieds et précis dans ses coups. Il bouge constamment le haut du corps, multiplie les feintes et esquive habilement les attaques adverses. Il excelle dans l’art de la contre-attaque et enchaîne souvent avec des combinaisons percutantes.
À revoir
Cependant, comme dit l’adage: «Trop, c’est comme pas assez.» C’est son principal défaut et ce qui pourrait freiner sa progression. Vuong bouge énormément, parfois de façon excessive. Il peut esquiver trois fois le même coup alors qu’une seule esquive suffirait. Il tient sa main avant très basse, à la manière de Lucian Bute, ce qui pourrait lui poser problème face à un adversaire prêt à encaisser pour mieux le contrer. Son style repose beaucoup sur ses instincts et ses réflexes, ce qui reflète bien l’expression noble art. Mais pour atteindre les sommets, il devra apprendre à gérer les bagarres rapprochées et à mieux boxer au corps à corps.
Un autre point faible est son manque de puissance. Cameron Vuong peut obtenir un K.-O. par accumulation de coups, mais il n’a pas encore démontré la capacité de mettre quelqu’un K.-O. d’un seul coup.
En action très bientôt
Cameron Vuong a demandé une augmentation significative du niveau d’opposition pour son prochain combat. Il affrontera Gavin Gwynne (17-3-1, 5 K.-O.) le 30 novembre prochain en direct sur DAZN. Ce n’est qu’une question de temps avant que Vuong ne batte un Joe Cordina ou un Sam Noakes dans une grande finale en Angleterre.
Nous avons ici un jeune surdoué, brillant techniquement, qui sait se vendre grâce à des propos percutants sur les réseaux sociaux et qui bénéficie du soutien d’Eddie Hearn pour promouvoir sa carrière. Je ne peux pas me tromper: Cameron Vuong, c’est l’avenir des poids super-légers.
Et, qui sait? Si ma prédiction est bonne, peut-être qu’un jour – quelque part sur un ring d’Asie, d’Europe ou d’Amérique – son chemin croisera celui de Jhon Orobio…