L’aspirant mondial Erik Bazinyan (32-0, 23 K.-O) a rendez-vous avec ‘The Jamaicain Juggernaut’ Shakeel Phinn (26-3-1, 17 K.-O.) le 11 avril prochain. C’est donc dire que la Rive-Nord fera face à la Rive-Sud dans la métropole québécoise, au Casino de Montréal.
« On ne va pas attendre pour qu’Erik Bazinyan ait sa chance, on va créer sa chance et on va la forcer sa chance [au titre mondial] », a lancé le président d’Eye of the Tiger, Camille Estephan, dont le poulain est coincé derrière un Canelo Alvarez semblant toujours tirer les ficelles de la division, avec les quatre titres mondiaux en main.
Bref, quitte à attendre près du téléphone, Bazinyan aime mieux attendre dans le ring.
C’est qu’en termes d’activité, au niveau mondial, difficile de faire mieux que lui. Actuellement classé #2 WBA, #3 WBC, #3 WBO et #5 IBF, ‘Bzo’ en sera à sa 7e défense du titre NABF. Plus encore, le choc face à Phinn sera son 5e combat en moins de 15 mois, ayant récemment vaincu Godoy, Ellis, Macias et Fox.
Ce n’est pas encore Berlanga, Munguia ou Pacheco, mais Bazinyan croit qu’il a sa place parmi ceux-ci. Seulement, ces derniers ont beaucoup plus à perdre en l’affrontant que l’inverse.
« Ce n’est pas de l’arrogance, mais je sais ce que je peux faire, je sais que j’ai des skills et je veux prouver que j’ai ma place dans les classements », a énoncé le Lavallois d’origine arménienne.
Entre respect et honnêteté
Lors de son allocution, Estephan a conclu en remerciant les deux athlètes d’avoir accepté de se battre « pour l’honneur », cédant ensuite le micro au directeur général d’EOTTM.
Tout aussi respectueux, Antonin Décarie a toutefois été plus incisif.
« J’ai énormément de respect pur Shakeel en tant qu’individu, mais Erik est à un autre niveau. Je crois très sincèrement qu’il fait partie des meilleurs au monde et que Shakeel ne fait pas partie de cette classe-là. Je crois donc que ce sera un combat intéressant, mais qu’Erik va l’emporter haut la main », a-t-il commenté, croyant à une possible victoire de son poulain au 7e round.
« Ça va être moi le gagnant et puis c’est tout », a répliqué Phinn sans en faire de cas, se disant même amusé par les propos de Décarie.
De vieux collègues
Bref, pour les organisateurs de l’événement, heureusement que le combat se vent de lui-même parce qu’aucun des deux athlètes n’était intéressé à faire du trashtalking. Cela vient de leur personnalité, mais aussi du fait qu’il y a un profond respect mutuel entre les deux hommes qui ont mis les gants ensemble à maintes reprises au cours des années.
« Ce n’est rien de personnel, mais une fois sur le ring, il n’y a pas d’ami, pas de respect. On se connaît depuis des années, mais la boxe, c’est du business », a lancé Bazinyan, .
« On est tous les deux dans la division des super-moyens, on veut tous les deux monter dans les classements, se battre contre Canelo, affronter l’élite et faire beaucoup d’argent », a cette fois indiqué la fierté de Brossard, racontant avoir accepté le combat « en 10 minutes ».
Bien que le secret soit resté au gymnase, le protégé du promoteur ontarien United Boxing a tout de même indiqué que les sessions de sparring avaient toujours été compétitives. Cela dit, qu’il comptait élever son jeu d’un cran, sur le ring, en s’attendant à la même chose de son adversaire, le 11 avril prochain.
« Après ça, que le meilleur gagne », a achevé le ‘Juggernaut’ jamaïcain, comptant être un peu moins poli, ce printemps, une fois dans l’arène.