Photo: Vincent Ethier – En 2024, EOTTM a pris part à 80 combats, pour un bilan total de 73-5-2.
À quelques jours du début d’une nouvelle année, l’heure est aux résolutions, mais d’abord aux bilans. Punching Grace s’est donc assis avec l’entraîneur principal et directeur du développement d’Eye of the Tiger, Marc Ramsay, pour faire le tour des principaux dossiers de l’année… et de celle à venir.
Mbilli sous les projecteurs
Bien que l’appel de ‘Canelo’ se fasse toujours attendre, 2024 aura sans nul doute été la meilleure année en carrière de Christian Mbilli (28-0, 23 K.-O.). En janvier, ‘Solide’ a d’abord vaincu Rohan Murdock (9e IBF), dans ce qui lui a valu la performance EOTTM de l’année. Il a ensuite écrasé l’ex-champion britannique Mark Heffron dès le 1er round, en mai. Puis, en août, a débuté un partenariat avec Top Rank et ESPN en dominant Sergiy Derevyanchenko (7e WBC).
«On travaille toujours certains détails, mais Christian au sommet de sa forme en ce moment. La plus grande différence, cette année, était vraiment au niveau de l’expérience hors du ring; gérer la pression, les caméras, les entrevues…», a commenté son entraîneur.
«On a dû forcer les choses avec Christian, mais aujourd’hui il est vraiment rendu dans la position où on voulait le placer», indique-t-il, citant les pourparlers actuels visant un combat éliminatoire IBF.
La Tornade est là
Osleys Iglesias (13-0, 12 K.-O.) a également retenu l’attention cette année avec ces K.-O. percutants face à des adversaires de bon calibre tels que Coceres, Shvedenko, Agbeko et Ivanov. La confiance est telle qu’on était même prêt à envoyer ‘El Tornado’ face Carlos Góngora avant que ce dernier choisissent plutôt d’affronter Lester Martinez, forçant Iglesias à se tourner vers Shvedenko.
«Ça va être extrêmement intéressant avec lui en 2025. Je le suivais depuis des années chez les amateurs, et on savait qu’il était déjà très bon quand on l’a signé. Mais il a très bien performé depuis alors, en ce moment, on ignore toujours où est le plafond du potentiel d’Iglesias.»
L’année Guerrero
Parmi les espoirs d’EOTTM, l’un de ceux qui ont retenu l’attention est Christopher Guerrero (12-0, 7 K.-O.). Après une performance mi-figue mi-raisin en janvier, le Montréalais a rebondi avec aplomb en obtenant le K.-O. de la soirée face à l’Américain Kenny Larson en mai. Ensuite, il a obtenu la performance de la soirée face au New-Yorkais Courtney Pennington, en septembre.
Ces deux éclatantes victoires lui ont même permis de percer la scène mondiale, alors que ‘Machine Gun’ termine l’année au 14e rang du classement mondial IBF chez les poids mi-moyens.
«C’est un gars qui s’est fait une place au pic et à la pelle avec son entraîneur Giuseppe Moffa. Eux-mêmes venaient me voir dans mon bureau pour me demander de plus grands défis et ç’a rapporté. Guerrero est peut-être l’espoir qui a connu la meilleure progression chez EOTTM cette année.»
Le Soldat sort de l’ombre
En matière de développement, Moreno Fendero (8-0, 6 K.-O.) est aussi l’un de ceux ayant sorti du lot en 2024. Arrivé à Montréal en automne 2023, peut-être un peu dans l’ombre des années complètes de Jhon Orobio et Wilkens Mathieu, ‘The Soldier’ s’est rapidement fait un nom par lui-même à Québec, Montréal, Shawinigan et Gatineau.
Avec six victoires cette année, incluant le K.-O. EOTTM de l’année, le Soldat Fendero fut aussi élu Espoir EOTTM de l’année 2024.
«Ce qui ressort pour moi c’est vraiment son éthique de travail. On voit vraiment la discipline militaire qu’il amène à l’entraînement», commente son entraîneur, ajoutant aimer ce qu’il voit de son boxeur depuis qu’il a passé de 160 à 168 lb.
Patience, mais pas trop
Un autre espoir de premier plan évoluant sous la gouverne de Ramsay est Jhon Orobio (12-0, 11 K.-O.). Ce dernier n’a pas chômé en 2024, récoltant sept victoires le plaçant ex æquo avec Wilkens Mathieu comme boxeur le plus actif au pays.
Les choses évoluent rapidement pour le Montréalais d’adoption. Bien qu’il n’ait encore jamais eu besoin d’un 5e round, l’athlète de 21 ans évoluera dans son premier combat prévu pour 10 en mars prochain.
«C’est un peu la bataille interne que j’ai avec lui depuis son arrivée. Et c’est quelque chose de très positif en soi, mais c’est un jeune boxeur qui veut les grands combats rapidement. Ayant vécu ce processus-là par le passé, c’est un peu à moi m’assurer à ne pas brûler d’étape pour qu’on s’assure d’un bon développement.»
Mais tout de même, l’opposition montera d’un cran le 14 mars…
En accéléré
En raison de leur âge avancé, certains boxeurs n’ont toutefois pas le choix de prendre la voie rapide. On peut penser à Mehmet Unal (11-0, 9 K.-O.), dont le 12e combat sera déjà son 3e prévu pour 10 rounds, et cette fois, face à nul autre que le vétéran et olympien Ezequiel Maderna.
Sur cette voie – encore plus – rapide : Imam Khataev (9-0, 9 K.-O.) est maintenant classé 7e par la WBC et 8e par la IBF chez les mi-lourds. Ajoutez Albert Ramirez (19-0, 16 K.-O.) à la liste, actuellement 2e WBC, 2e WBA, 3e WBO ainsi que 5e IBF, et tout porte à croire que les fédérations n’auront pas le choix de passer par EOTTM pour trouver les successeurs de Beterbiev et Bivol.
Loup, dragon et guêpe
On parle beaucoup des 168 et 175 lb de l’écurie montréalaise, mais cette dernière a aussi beaucoup de talent de 135 à 140 lb. Chez les super-légers, Steve ‘The Dragon’ Claggett (38-8-2, 27 K.-O.) est classé 12e par la WBC. Aussi, le champion NABF Arthur ‘The Wolf’ Biyarslanov (17-0, 14 K.-O.) cogne à la porte, au 16e rang, à l’aube de son retour du 6 février face à l’ex-champion mondial IBO Mohamed Mimoune.
«Avec Arthur, on se situe un peu au même endroit qu’avec Christian il y a 2 ans. Cette année, c’est de lui trouver les bons adversaires pour percer le top 10 et même le top 5», commente l’ex-entraîneur de Biyarslanov qui est aujourd’hui guidé par Samuel Décarie-Drolet.
L’autre «recrue» d’EOTTM, Dzmitry Asanau (9-0, 4 K.-O.), se retrouve dans une situation similaire, version poids léger. Ayant remporté le titre Continental des Amériques de la WBC, ‘The Wasp’ est maintenant classé 17e par la fédération mexicaine.
Changement d’entraîneur
Encore à 135 lb, l’espoir d’EOTTM Avery Martin Duval (12-0-1, 7 K.-O.) débutera l’année avec un nouvel entraîneur. Après neuf combats avec Jessy Ross Thompson et quatre avec Lentz Lundy, du Silvertooth Gym de Montréal, il est maintenant guidé par Khaled El Bassat, du Urban Legend Boxing Gym de Pointe-Claire.
Il ne s’agit toutefois pas d’un changement drastique, mais plutôt d’un ajout pour celui qui est surnommé ‘The Future’ puisque Lundy demeura dans son coin en tant qu’assistant.
Rappelons que l’espoir de 23 ans affrontera l’ex-champion d’Italie Marvin Demollari, le 6 février prochain.
Nouvelles du lion
Arslanbek Makhmudov (19-2, 18 K.-O.) est de retour à l’entraînement. Certaines rumeurs l’associent à un combat contre Simon Kean, mais les dés sont loin d’être lancés.
«On a parlé à Arslanbek et il nous a démontré qu’il était toujours prêt à mettre les efforts pour revenir. Maintenant, dans son cas, c’est un peu plus compliqué. Déjà c’est un poids lourd et on a vu qu’au niveau des adversaires de développement, il avait pas mal fait le tour. C’est vraiment face à l’élite que ç’a été plus compliqué…», a indiqué l’entraîneur.
«On n’a pas de date précise. C’est de voir les opportunités qu’on reçoit. Peut-être même que son retour pourrait être sur une carte d’un autre promoteur, ça reste à décider», a-t-il poursuivi.
Beaudoin à surveiller
En boxe féminine, EOTTM a passé au niveau supérieur en 2024. D’abord, Vanessa Lepage-Joanisse (7-2, 2 K.-O.) a remporté le titre mondial WBC des poids lourds, en mars. Ensuite, Mary Spencer (9-2, 6 K.-O.) a finalement remporté son titre mondial tant attendu, soit celui de la WBA des poids super-mi-moyens, en septembre. À mi-chemin, Leïla Beaudoin (12-1, 1 K.-O.) a quant à elle poursuivi son ascension des super-plumes en remportant le titre international de la WBO.
«Pour nous c’était des objectifs à court terme quand on a signé Vanessa et Mary. Dans le cas de Leïla, on s’attend un peu à ce que la grosse année soit celle qui s’en vient.»
Pour Leïla, cette «grosse année» débutera le 14 mars au Théâtre St-Denis.
Le tremplin local
Enfin, impossible de discuter de 2024-2025 sans parler de combat local. En 2024, EOTTM a organisé des combats entre un tigre et ancien tigre (Ramirez-Ziyatdinov), entre le Québec et l’Ontario (Butler-Rolls), entre la Rive-Nord et la Rive-Sud (Bazinyan-Phinn) et même entre deux Montréalais (Butler-Volny).
En 2025, EOTTM opposera maintenant deux de ces boxeurs: Bazinyan et Butler.
«C’est un combat qui permet au gagnant de se replacer vers quelque chose de plus significatif à l’international… et qui vient répondre à une demande du public. Pour nous, c’est trois points très importants, car pour qu’on organise ce genre de combats, tous les partis doivent avoir quelque chose à y gagner.»
D’ailleurs, la même règle s’applique pour Mbilli et Iglesias, mais à plus grande échelle.
«Avec eux, c’est différent, parce qu’ils ont déjà le positionnement international [recherché]. On a deux gars qui peuvent déjà jusqu’au bout, alors ça ne fera aucun sens de se bloquer le chemin nous-même», indique-t-il.
La porte reste donc ouverte… mais avec un titre mondial en jeu. Ça tombe bien, car ce sera l’objectif de Solide et d’El Tornado en 2025!
Quelques notes
EOTTM a tenté d’organiser un 2e combat local sur la carte du 14 mars. Et non, ce n’était pas Makhmudov-Kean. Le communiqué était prêt, mais une blessure est survenue la veille de l’annonce. Cela dit, le combat pourrait tout de même avoir lieu plus tard cette année.
Également, EOTTM serait en train de finaliser la paperasse pour amener un nouveau talent international dans ses rangs, en 2025. Ça pourrait être une question de semaines.
Comme mentionné par Camille Estephan au Journal de Montréal, la première défense de titre de la championne mondiale WBA des 154 lb, Mary Spencer, pourrait avoir lieu le 14 mars prochain.
Enfin, certains ont remarqué le retrait de Wilkens Mathieu de la carte du 6 février prochain. Pas de blessure dans son cas, c’était simplement pour l’ajouter à la carte du 14 mars.