Photo: Mikey Williams – Bruce “Shu Shu” Carrington (12-0, 8 K.-O.).
Mon bon ami Noé Cloutier m’a demandé s’il était humainement possible de voir un jour Naoya Inoue perdre un combat. J’ai répondu que ça n’arrivera probablement jamais, mais le jeune Noé a insisté: «Il doit bien y avoir quelqu’un quelque part.» Si je devais répondre, je dirais que Bruce Carrington, alias « Shu Shu », est le seul qui pourrait rêver de vaincre Inoue.
Comme il est encore méconnu pour le commun des mortels, j’en profite pour en faire mon prospect du mois de juillet.
J’ai un peu étiré le concept en qualifiant le boxeur de New York comme étant un prospect; il est déjà classé WBC 3, WBA 1, IBF 11 et WBO 3.
Bruce Carrington est signé chez Top Rank et partage avec Caroline Veyre l’entraîneur-chef Kay Koroma.
Surnommé ‘Shu Shu’, Bruce nous vient de Brooklyn, où il marche dans les pas de Mike Tyson et Daniel Jacobs. Il a vu un premier homme mourir devant lui à 6 ans, il raconte qu’étant enfant, il n’avait pas besoin de réveil ; c’était le bruit des fusillades qui le réveillait. Il remercie ses parents d’avoir tout fait pour lui éviter de rentrer dans un gang ou de devenir un criminel. Comme bon nombre d’enfants devenus boxeurs, son père l’a inscrit à la boxe pour éviter qu’il se fasse intimider à l’école.
En bref
- Fiche amateur: 255-31;
- Fiche professionnelle: 12-0, 8 K.-O.;
- Promoteur: Top Rank;
- Surnom: « Shu Shu », qui signifie «celui qui s’élève d’entre tous»;
- Entraîneur: Kay Koroma;
- Distinction: Prospect de l’année Ring Magazine;
«Franchement, je voudrais combattre « The Monster ». Combattre « The Monster » serait plus important parce qu’il a le nom, l’argent et les fans. C’est un choix évident. J’aimerais affronter Inoue. J’aimerais faire ça en premier.» – Bruce Carrington
La COVID-19 et un système de pointage louche pour se qualifier aux Jeux olympiques de 2021 l’ont convaincu de passer chez les professionnels.
Pourquoi c’est un prospect?
Premièrement, je suis un fan de l’individu; il milite pour le mode de vie végan. Selon lui, sa force de frappe et son conditionnement physique viennent du beurre de cacahuète et des fèves. Également, il se sert habilement des médias sociaux où il aime commenter le monde de la boxe et les combats. Il est très intelligent dans un ring de boxe ; son QI de boxe fait de lui un Albert Einstein avec des gants Everlast. Il monte dans le ring, prend son scalpel et dissèque son adversaire minutieusement. En changeant sa diète, il est passé de 142 à 126 livres… il est très fort et costaud pour cette division. Sa force physique et sa carrure sont un avantage chez les 126 livres. Il boxe agressivement et est toujours celui qui met de la pression et engage le combat.
«Ça ne me dérange pas quel champion j’affronterai en premier, qu’on mette les noms dans un chapeau et je vais piger. Un après l’autre, jusqu’à devenir le champion unifié».
J’oubliais, il est quasi intouchable; c’est un maître de la défensive. Autre chose qu’il fait bien: il augmente la cadence de round en round, un peu comme un thermostat qu’on monte l’hiver jusqu’à atteindre la température désirée.
Prédiction
Je crois qu’il deviendra champion dès cette année en défaisant l’Anglais Nick Ball chez lui, en Angleterre.
Je crois aussi que c’est lui qui accueillera le monstre Naoya Inoue, qui voudra ajouter une cinquième catégorie de poids à son palmarès.
Est-ce que Carrington sera la catégorie de trop pour le Japonais? Votre réponse est la mienne.