Photo: Leah Hennel / COC – En août dernier, à Paris, Wyatt Sanford était devenu le premier boxeur canadien en près de 30 ans à monter sur un podium olympique. Ça remontait à David ‘The Dream’ Defiagbon, médaillé d’argent aux Jeux d’Atlanta (1996).
C’est officiel, le boxeur canadien Wyatt Sanford passe chez les professionnels avec Eye of the Tiger. Le médaillé de bronze de Jeux olympiques de Paris (2024) reste donc à la maison, au Canada. Le média canadien qu’est Punching Grace n’avait donc pas le choix de sortir sa grande plume pour s’entretenir avec la fierté de Kennetcook, Nouvelle-Écosse.
Constat bien simple: cette entente, c’était le «gros bon sens».
Rien n’est plus logique que de voir un Canadien signé avec la plus importante entreprise promotionnelle au Canada. Mais comme Camille Estephan l’a expliqué par voie de communiqué, Stanford n’est pas que le gars du coin, c’est un double olympien, médaillé, qui intéressait des promoteurs du monde entier. La décision de Sanford allait donc au-delà du «gros bon sens» ou des matchs à domicile.
C’était une question de confiance.
«Eye of the Tiger était sur mon radar depuis quelques années. La boxe est un sport ingrat. On ne se cachera pas que c’est une business. Pour moi, ce qui a fait pencher la balance, c’est comment EOTTM traite leurs boxeurs. La confiance, le respect… parce qui si tu te lances dans cette business-là, tu dois t’assurer d’être avec des gens qui te supporteront jusqu’au bout», explique Sanford.
Photo: Leah Hennel / COC
Même formule gagnante
Demeurer à Montréal, où il s’entraînait depuis plusieurs années au Centre National, ça permettra aussi à Sanford de garder le même homme de coin. Revoilà Vincent Auclair!
Évidemment, l’entraîneur-chef de Boxe Canada est un homme occupé. C’est pourquoi les camps d’entraînement de Sanford auront une allure de one-two punch. Le premier acte sera en Nouvelle-Écosse, avec Brad Ross, entraîneur et directeur de haute performance de Boxing Nova Scotia.
Un gars de confiance, Sanford dit le connaître depuis qu’il a dix ans!
Mais il clarifie tout de même que c’est Auclair qui mènerait la Bluenose (c’est le voilier néo-écossais qui est sur les pièces de 10 cents). C’est donc pourquoi le deuxième acte du camp d’entraînement de Sanford se fera à Montréal.
Photo: Leah Hennel / COC
«Pour gagner rapidement»
Et à Montréal, Wyatt Sanford ne sera pas là pour la reconstruction. En termes de hockey, comme les Penguins de son confère néo-écossais Sidney Crosby, pendant près de deux décennies, il est plutôt en mode win-now.
«Je crois que j’ai ce qu’il faut, et l’équipe derrière moi, pour gagner rapidement», ne cache pas l’athlète qui a eu 26 ans en novembre dernier.
Et sans vouloir brûler d’étapes, Vincent Auclair croit que son poulain a les moyens d’y arriver.
«Wyatt a toujours été un boxeur physique, même en boxe olympique. Dans des combats prévus pour 3, ses meilleurs rounds étaient presque toujours les 2 et 3e, alors on peut déjà s’imaginer ce qu’il pourra faire chez les pros», nous dit l’ancien propriétaire du Club de boxe Pound 4 Pound, ventant également le cardio et la force de frappe de son décoré boxeur.
«La décision n’est pas encore prise, et je n’ai pas vraiment de préférence, mais ce sera soit 135 lb, soit 140 lb», répond Sanford, lorsqu’on lui demande dans quelle catégorie débutera l’ascension.
La date, aussi, reste à déterminer.
Photo: Leah Hennel / COC
À tous les niveaux
À juste titre, on parle de la médaille des Jeux de Paris, voire de la participation aux Jeux de Tokyo.
Mais il y a plus: médaille d’or aux Jeux panaméricains de 2023, médaille d’argent aux Championnats continentaux de 2023, médaille de bronze aux Jeux du Commonwealth de 2022, ronde de 16 aux Championnats mondiaux de 2019…
Et ici, chez lui, il a remporté 4 championnats canadiens chez les juniors, et un paquet d’autres chez les séniors. «Je ne sais pas exactement combien, Boxe Canada n’a pas toujours été super clair, mais en tout cas je suis numéro un au pays depuis 2017», vient-il préciser.
Peu de choses sont aussi logiques que cette entente avec EOTTM. Pour Wyatt Sanford, Camille Estephan et Vincent Auclair, mais aussi pour toute une nation, qui verra son champion de boxe amateur tenter de devenir «maître chez nous», pour citer Hydro-Québec, dans les rangs professionnels.
C’était une décision unanime. Une vraie.
J’emprunte un calepin
Réjean Tremblay est maintenant chroniqueur à Punching Grace!
Ça tombe, car j’ai appris quelques autres trucs intéressants sur Sanford que je ne savais pas trop où placer dans mon texte. Je lui ai donc emprunté son calepin, le temps d’un récit.
- Si je travaillais pour le magazine 7 jours, j’aurais commencé mon texte en disant que Sanford est marié à la nageuse et double olympienne Pamela Ware. Le monde est petit, elle a même déjà été partenaire de l’épouse de David Lemieux, Jennifer Abel.
- Si Réjean n’avait pas voulu me prêter son calepin, j’aurais pu l’emprunter à la mère de la recrue d’EOTTM, Angela Sanford, propriétaire du High Tides, journal local de Nouvelle-Écosse. Elle a écrit à Marc Ramsay pour être bien sûr d’avoir l’heure juste de l’annonce…
- Comme la boxe amateur canadienne est un petit monde, juste chez EOTTM, il a déjà affronter Arthur Biyarslanov et Christopher Guerrero…
- Wyatt a débuté la boxe à l’âge de 10 ans, depuis ce jour il a «tout de suite su» que c’était pour lui. Jusqu’à maintenant, dur de le contredire…